Georges François Marie Le Guern est dessinateur aux ateliers de l’Artillerie navale à l’arsenal de Brest. Il réside au 23 rue Keruscun et épouse Odette Prédery (1913-1999), le 14 mai 1937 à Brest. De cette union, naissent trois enfants. À la déclaration de la Seconde Guerre mondiale en 1939, il est placé sous le statut d’affecté spécial et n’est pas envoyé au front. Il reste à son poste à l’arrivée des allemands et poursuit son travail jusqu’en juin 1942. À compter de ce mois, il est détaché en qualité d’Agent technique chargé du personnel français des Ateliers d’artillerie et d’optique.
À une date inconnue ; il est contacté par Henri Thomas, Chef de travaux de la Marine, pour fournir des renseignements sur les Flak 38 montés sur affût quadruple. Ensuite, il fournit des renseignements à Pierre Gouret, du réseau Jade. Outre les renseignements, Georges Le Guern fournit à Pierre Gouret une jumelle et un croquis détaillé du sous-marin japonais I-8 en réparation/chargement à la base sous-marine en septembre 1943.
Depuis octobre 1942, Georges Le Guern fait également partie du Groupe Maudire, par l’intermédiaire de l’Ingénieur Marcel Le Bris. Courant 1943, ce petit groupe s’insère dans le Groupe Chacal. Georges Le Guern semble ignorer totalement ces changements d’organisation, ne rendant compte qu’à Marcel Le Bris. À ce résistant, il communique régulièrement les entrées et sorties des sous-marins, avec le numéro d’identification, les avaries et dégâts subis, les prévisions des départs groupés. Puis divers renseignements au sujet des sous-marins mouilleurs de mines, des sous-marins ravitailleurs, des changements successifs dans la disposition de l’artillerie à bord, des caractéristiques des périscopes employés, de l’aération en plongée par schnorckel. En mars ou avril 1944, le Groupe Chacal se dilue dans le Groupe Arsenal de l’Ingénieur Jean Aubert.
Peu avant le siège de la ville de Brest, il quitte la base le 5 août 1944, après l’important bombardement par bombes Tallboy. Il rend compte à son contact des impacts et dégâts sur la base puis il rejoint sa famille à Port-Launay. Le lendemain, le 6 août, il participe avec les F.F.T de Pont-de-Buis à l’attaque d’un petit dépôt d’explosifs, gardé par 5 soldats allemands. Les explosifs sont ensuite noyés. À l’issue des combats de la Libération, il reprend son poste à l’arsenal de Brest en fin septembre 1944.
Il reçoit en 1947 un témoignage de satisfaction officiel du Ministère de la Marine pour son action clandestine.
La sépulture de Georges Le Guern se trouve dans le cimetière de Saint-Martin à Brest [Carré 28, Rang 1, Tombe 21]