Service B

Réseau de renseignement du Parti communiste et des Francs-tireurs et partisans

Le réseau FANA ou Service B, est créé sur sollicitation du Komintern. Il a pour but de collecter et transmettre des informations sur les activités allemandes aux Francs-tireurs et partisans (F.T.P) et à l’U.R.S.S, via le beau-frère de Charles Tillon (1897-1993). Les services de renseignements du B.C.R.A, par l’intermédiaire de Gilbert Renault et l’O.S.S américain obtiendront également des informations par ce réseau, en échange de services en retour. Début 1943, c’est le costarmoricain Marcel Hamon (1908-1994) qui prend la direction nationale du Service B.

En mai 1943, la Bretagne ne dispose toujours pas d’antenne du Service B, ce sont les différents groupes F.T.P du Parti communiste qui sont requis pour ajouter cette tâche à leurs actions. Malheureusement à Brest, le P.C.F clandestin n’est plus que l’ombre de lui même après les nombreuses arrestations de l’automne 1942 et de l’hiver suivant. Pour palier à cette carence, l’on demande aux Républicains espagnols du réseau Deportistas d’agir. Mais à l’été 1943, la collecte semble peiner et Victor Gragnon [1] est sommé par le Comité militaire national de solutionner le problème. Ce dernier profite alors d’une occasion pour recruter un costarmoricain établit à Paris, dont les retours à Lézardrieux sont réguliers, pour en faire sa tête de pont en Bretagne. Sous le nom de code Hugues, ce nouvel agent du Service B recrute en octobre 1943, le quartier-maître Jean Le Peuch à Trédarzec (22). Véritable cheville ouvrière bretonne de ce réseau, Le Peuch effectue plusieurs recrutements et obtient des renseignements militaires concrets sur l’activité allemande en Bretagne et notamment à Brest, grâce à François L’Hermit et Théophile Lemoigne. Ces renseignements sont ensuite codés et acheminés sur Paris par des agents de liaisons, transitant souvent par Rennes. Dans cette filière bretonne, tous ignoraient qu’ils œuvraient en réalité pour les communistes.

En avril 1944, la filière bretonne est infiltré par un agent allemand se faisant passé pour un parachutiste français travaillant pour le Secret Intelligence Service (S.I.S). Arrêté, l’agent Hugues craque et livre des informations permettant à l’occupant de démanteler la structure en quelques jours. Malgré ce coup dur, il semble que l’activité se poursuivra avec quelques rescapés à Brest, qui seront finalement mis en relation avec André Le Roy, du triangle de direction des F.T.P de Brest, par l’intermédiaire de Jean Causeur.

Présentation rédigée grâce aux travaux de Roger Faligot et Rémi Kauffer, par Gildas Priol, le 11 avril 2022.


[1Chef du service de renseignement de l’OS, puis FTP, adjoint à Marcel Hamon à la direction du Service B