L.N

Mouvement Libération Nord (1942 - 1944)

C’est d’abord un journal clandestin, qui apparaît en décembre 1940, puis Libération-Nord se transforme en novembre 1941 en un mouvement de résistance. Sa création revient à Christian Pineau et une dizaine de résistants, principalement à tendance socialiste. Le mouvement prend de l’ampleur dans la zone occupée. Une rencontre entre Pineau et Gilbert Renault en mars 1942, par l’intermédiaire de Pierre Brossolette, permet au fondateur du mouvement et son homologue de Libération-Sud, de rencontrer De Gaulle à Londres. Parmi tous les mouvements, Libé-Nord est le premier à rallier la France Libre. Le général confie alors à Pineau diverses tâches comme développer le renseignement militaire, notamment grâce aux réseaux Cohors en zone nord et Phalanx en zone sud. Créer une composante militaire en vue de préparer une reconquête de la France. Rallier les masses laborieuses, fidèles au syndicalisme, à se placer sous la bannière de la France Libre. Partout en France le mouvement s’implante solidement, tissant sa toile dans l’ombre dans les administrations, les services publics, l’enseignement et les milieux intellectuels. Le mouvement ne prône pas l’action directe mais vise une préparation effective pour maximiser l’effet de surprise au déclenchement d’une insurrection générale. La branche militaire sera très active et sera un des piliers de l’Armée Secrète.

En Bretagne le mouvement s’implante en 1942, avec comme responsable Tanguy Prigent. Le commandant de la région militaire Ouest revient au début 1943 au général Louis-Alexandre Audibert. L’année 1943 voit le mouvement monter en puissance, il dispose de structures départementales partout en Bretagne. Pour le Finistère, les responsables du mouvement sont Aldéric Lecomte pour le civil et pour le militaire, la tâche revient à Mathieu Donnart d’instaurer l’Armée Secrète. Il est demandé à ces deux résistants de rallier à eux les différentes formations clandestines à l’oeuvre dans le département, d’instaurer des responsables militaires d’arrondissements et d’enclencher un recrutement en vue d’un débarquement, en un mot, unifier la Résistance finistérienne. De son côté, Tanguy Prigent fait équipe avec l’ancien maire-sénateur de Brest Victor Le Gorgeu pour instaurer le Comité Départemental de la Libération du Finistère.

À Brest, Lesneven et Landerneau, le mouvement Libération-Nord est, bien qu’implanté, assez faible en effectifs. Il se rapproche alors du mouvement Défense de la France en fin d’année 1943, donnant ainsi corps à l’Armée Secrète de l’arrondissement de Brest au début de l’année 1944.

Présentation rédigée par Gildas Priol, le 29 mars 2020.