Deportistas [juillet 1941 - mars 1944]

Mouvement des résistants Républicains espagnols

Durant la guerre d’Espagne (1936-1939), de nombreux Républicains espagnols trouvèrent refuge en France, notamment lors de la Retirada au début 1939. C’est principalement le Sud-Ouest de la France qui assume la lourde tâche d’accueillir ces réfugiés. La France organise alors des camps de concentration ou d’internement et tente de répartir sur le territoire les Républicains espagnols. Quand la guerre éclate contre l’Allemagne, les républicains espagnols sont intégrés à l’effort de guerre par le biais des compagnies de travailleurs étrangers (CTE). Après la débâcle et le début de l’occupation, le Régime de Vichy les convertit en groupements de travailleurs étrangers (GTE) en 1940. Ces formations furent en partie livrées aux allemands pour servir de main d’oeuvre sur les chantiers de la Todt.

À Brest, plusieurs camps de travailleurs espagnols sont présents, notamment pour le chantier de la construction de la base sous-marine. Depuis leurs camps, des contacts sont noués avec le Parti Communiste Français (P.C.F) local, notamment avec d’anciens combattants des Brigades Internationales. Rapidement, des groupes se forment et agissent sous le nom de Groupe d’action espagnol anti-nazi de Brest. En novembre 1942, le groupe se renomme F.T.P - Union Nationale Espagnole de Brest en se plaçant sous l’égide des Francs-Tireurs et Partisans (F.T.P) brestois. Ce développement n’est pas propre à Brest puisqu’il s’étend en Bretagne, à Nantes et Lorient par exemple. Ces cellules sont appelées Deportistas (Les sportifs). En mars 1944, une vague d’arrestations ébranlera toute l’organisation et verra plusieurs Républicains fusillés ou déportés en Allemagne.

Les cinq groupes brestois et leurs chefs :
 Brest centre - Antonio Garcia Martin (25 membres)
 Kérinou - Vicente Argilaga Aguer (6 membres)
 Fort Keranroux / Staffel 6 et 8 - Fernando Riu-Vilalta (20 membres)
 Port de commerce - Francisco Lara (8 membres)
 Kerhuon - Manuel Rodriguez (4 membres)

Présentation rédigée par Gildas Priol avec l’aide de l’association Mere 29, le 12 août 2020.