Bordeaux-Loupiac [juin 1943 - octobre 1943]

Réseau de récupération et d’évasion du B.C.R.A

Jean-Claude Camors arrive à Lyon à partir de mars 1943 sur ordre du B.C.R.A, pour créer un réseau de récupération et d’évacuation des aviateurs alliés et d’agents français. Après avoir étudié les possibilités, le réseau opte pour la création d’une filière de passage vers l’Espagne. A la mi-1943, ce réseau s’implante en Bretagne, notamment à Rennes grâce au pharmacien André Heurtier. Camors est appréhendé dans l’été mais arrive à s’évader et rejoindre Lyon au mois d’août. Le réseau grossit et recrute des patriotes pour loger, nourrir, habiller et fournir des faux papiers aux candidats à l’évasion. Des agents de liaison et de convoyage sont également recrutés pendant que le réseau s’implante également dans le nord de la Belgique.

En octobre 1943, on dénombre plus de 80 aviateurs déjà récupérés par le réseau. Ils sont principalement hébergés dans l’Yonne et dans la région parisienne. La filière d’évasion par l’Espagne échoue, on fait alors évacuer les aviateurs par voie maritime, avions ou par la Suisse. Le 11 octobre 1943, Jean-Claude Camors se rend à Rennes pour faire le point avec ses contacts de la région Bretagne-Normandie. Il est abattu le jour même au café de l’Europe par un agent double au service de la Gestapo. Ce dramatique incident provoque la rupture des liens entre le réseau et la Bretagne, notamment pour les agents brestois qui se tournent alors vers le réseau Bourgogne pour la récupération d’aviateurs et le réseau Jade Fitzroy pour tenter d’organiser le rapatriement de leurs protégés anglo-américains. Le reste du réseau subira entre janvier et mars 1944 une vaste traque, provoquant une hécatombe dans ses rangs, notamment auprès de son comité directeur. La liquidation est prononcée en avril 1944, seuls quelques membres restent actifs dans la région parisienne le temps de confier les aviateurs à d’autres réseaux d’évasion.

Présentation rédigée par Gildas Priol, le 20 novembre 2020.