F.T.P Brest - Cie Michel

Compagnie F.T.P Marcel Boucher, dite Compagnie Michel

[Août et septembre 1944]

Commandée par André Le Roy, alias Michel, puis par Charles Coatélan.

Lors de l’instauration de l’Armée Secrète puis des Forces Françaises de l’Intérieur, des contacts sont noués avec les résistants communistes F.T.P du P.C.F de Brest. Ces derniers acceptent tardivement de se joindre à l’organisation et imposent de conserver leur autonomie et d’avoir leurs propres unités combattantes. Tant bien que mal, une organisation se met en place (restée théorique) en regroupant les différents groupes F.F.I et F.T.P de la partie est de Brest, au sein du Groupement cantonal Georges Bernard. Les F.T.P disposent alors à ce moment là de deux bases de repli, à Kerhuon et Coat-Méal ainsi que quatre planques dans Brest où il se regroupent.

Le Groupement Georges Bernard doit permettre de fonder des unités combattantes devant s’inclure dans le dispositif qu’espère disposé Édouard Riban au moment de l’insurrection. Il mise sur la création de cinq compagnies mais les divergences, le manque d’armes, les usurpateurs, les arrestations et l’évacuation totale de Brest au début du siège, rendent caduque le projet.

Les deux patrons des F.T.P de Brest sont alors en désaccord sur la démarche à suivre : Joseph Berger s’enferme à Brest avec son Groupe-franc Marc tandis qu’André Le Roy rassemble le gros de la troupe à Kergroadez.

Le 18 août 1944, la nouvelle Compagnie F.T.P Marcel Boucher , dite Compagnie Michel, est rassemblée à Kergroadez et se rapproche de la Compagnie Brest-Ouest de Marcel Pirou. Se trouve également là-bas une autre unité brestoise repliée, la Compagnie Dixmude qui parvient, elle, à obtenir rapidement des armes grâce au Bataillon F.F.I de Ploudalmézeau. Mais pour la Brest-Ouest et Marcel Boucher, il faut attendre respectivement le 21 et le 23 août pour enfin obtenir une dotation de la part de l’État-major F.F.I.

Le 25 août, la compagnie prend enfin part aux combats aux côtés de la 29th Division d’Infanterie U.S. Elle est engagée à Kervélédan puis prend la direction de Plougonvelin-Le Conquet pour réduire la poche allemande et neutraliser la batterie de 280mm de Kéringar. Elle combat jusqu’au 6 septembre où elle perd deux hommes dans la même embuscade qui tue le chef de Brest-Ouest. Des exactions infligés à des prisonniers allemands en représailles, force l’État-major à mettre en retrait ces deux unités. La Compagnie F.T.P Marcel Boucher est redéployée néanmoins quelques jours plus tard dans la région de Brest pour la fin du siège où elle entre dans la ville par la Penfeld. C’est une des rares unités présentes des F.F.I lors de la reddition allemande à Brest. De part son effectif assez faible et son appartenance aux F.T.P, cette compagnie est rattachée administrativement en septembre 1944, au Bataillon F.T.P de Landerneau en formant sa 3ème Compagnie.

Présentation rédigée grâce aux travaux de Joël Le Bras, par Gildas Priol, le 24 août 2020.