PRÉDOUR Philippe

Philippe Prédour est agriculteur à la ferme de Kerdoyer à Gouesnou. Il est mobilisé dans la Marine Nationale à la déclaration de la guerre en 1939 jusqu’à la débâcle. Démobilisé le 22 septembre 1940, il regagne son exploitation agricole.

Patriote, sous l’occupation il refuse de vendre aux allemands des vivres et ne gonfle pas ses prix pour les français. Sympathisant à la cause de la résistance, il semble diffuser la presse clandestine du mouvement Défense de la France depuis le second semestre de l’année 1943. Son contact dans la résistance est le gendarme Lucas Gallic de caserne de Lambézellec.

Le 9 mars 1944, presque simultanément, le groupe Action Directe de Brest reçoit un chargement important d’armes et munitions [1] et voit plusieurs de ses membres arrêtés. Dans les jours qui suivent, le groupe craint d’autres perquisitions et ne veut pas prendre le risque de perdre son précieux chargement.

Dans la nuit du 13 au 14 mars 1944, par mesure de sécurité, le gendarme Lucas Gallic, Yves Hall et Francis Beauvais déplacent le stock d’armes de Brest à Gouesnou. Philippe Prédour accepte l’épineux chargement dans sa ferme de Kerdoyer. L’opération est réalisée grâce au camion prêté par Monsieur Vaillant, le charbonnier à Lambézellec, qui prête son véhicule pour déplacer la tonne et demi d’armes et munitions. Toujours en mars mais à une date inconnue, Philippe Prédour recrute Vincent Pengam dans son groupe de résistants de Gouesnou.

Le 26 avril 1944, le groupe brestois Action Directe mène une opération sur Gouesnou. Avec l’aide de Jean Prédour, qui a au préalable, fabriqué un double de la clé : Yves Hily, Yves Hall, Francis Beauvais, Pierre Beaudoin, Julien Kervella, Georges Hamon, Gaston Viaron et Lucas Gallic enlèvent à la mairie de Gouesnou un stock de grenades et de munitions allemandes. L’équipe se rend ensuite chez Prédour à Kerdoyer pour y récupérer le stock d’armes, déposé en mars. Les brestois regagnent leur le domicile d’Yves Hily pour tout y entreposer.

Lors de la formation des unités combattantes F.F.I, il devient l’animateur du groupe de sa commune. En tant que chef communal de la résistance il fait basculer sa section dans la Compagnie F.F.I de Plabennec puis celle de Bourg-Blanc. Il participe aux opérations militaires de libération et de défense de son secteur et sa commune, en liaison étroite avec l’équipe S.A.S du 3e R.C.P et l’armée américaine. Il se distingue notamment en donnant des renseignements précis sur les emplacements d’objectifs militaires ennemis dans le secteur de Gouesnou.

De la libération à 1945, Philippe Prédour devient le Président de la délégation spéciale et administre, à ce titre, la commune de Gouesnou.

Pour son action dans la résistance, il reçoit la Croix de Guerre 1939-1945, avec étoile de bronze.

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

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Sources - Liens

  • Musée du patrimoine de Gouesnou, iconographie.
  • Archives départementales du Finistère, dossier individuel de combattant volontaire de la résistance de Philippe Prédour (1622 W 1).
  • Archives municipales de Brest, fonds Défense de la France (51S).
  • Archives F.F.I de l’arrondissement de Brest, documents Compagnie F.F.I de Bourg-Blanc.
  • DRÉO Jean, Yves Hily, non publié, 1994.
  • BOSSARD Albert, les Amis du Patrimoine, Gouesnou : d’hier à aujourd’hui, Mairie de Gouesnou, 2015.
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossier individuel de Philippe Prédour (GR 16 P 490358) - Non consulté à ce jour.

Remerciements à Françoise Omnes pour la relecture.

Notes

[1En provenance d’un parachutage en février 1944, dans le centre Finistère.