GALLIC Lucas

Lucas Guillaume Gallic est garde républicain en poste à la brigade de Lambézellec. Il y épouse Berthe Pouliquen le 21 décembre 1937.

À l’arrivée des allemands, il reste en fonction tout en faisant son possible pour entraver les missions imposées par les allemands ou le gouvernement de Vichy. Pour exemple, quand les résistants communistes seront traqués, Lucas Gallic n’informe pas sa hiérarchie que Yves Richard se trouve chez lui, rue de l’Harteloire à Brest. En 1943, à l’instauration du Service du Travail Obligatoire (S.T.O), le gendarme lutte également par tous les moyens dont il dispose pour soustraire les jeunes français de cette obligation. Toutes ces désobéissances à la loi, lui valent des remontrances et punitions par ses supérieurs.

En septembre 1943, un de ses collègues gendarme, M. Nedelec le contacte pour lui proposer d’adhérer au mouvement de résistance Défense de la France. Ce recrutement s’inscrit dans une démarche de Georges Dauriac, fils de gendarme et chef du groupe Action Directe, de rallier à sa cause plusieurs groupements de gendarmes dans le cadre du développement des actions clandestines. Près de 30 fonctionnaires rejoindront ainsi, ou adhéreront dans l’esprit, à cette résistance. Le 7 septembre 1943, les gendarmes résistants se réunissent au Quartier Buquet et désignent Lucas Gallic comme agent de liaison entre le groupe Action Directe et eux.

Les renseignements récoltés et les enquêtes menées par les gendarmes permettent de débusquer plusieurs collaborateurs et indicateurs dont les identités sont transmises à la résistance. Le gendarme Gallic reçoit et diffuse dans son cercle de connaissances le journal clandestin du mouvement Défense de la France Parmi les agents de liaisons avec lesquels le gendarme travaille, citons Denise Le Page, qui se charge d’aller prévenir les résistants se trouvant dans le collimateur des Allemands.

Lucas Gallic et son collègue Sébastien Ségalen aident à trouver une cachette et à extraire de Brest les jeunes résistants Marcel Morvan et Michel Toullec, compromis après l’exécution fortuite du secrétaire local du Parti Populaire Français, Romain Arghiropol le 9 décembre 1943.

Le 9 mars 1944, il participe au rapatriement d’armes qui arrivent depuis le centre Finistère. Grâce à Mr Feuillard et son camion, Lucas Gallic peut acheminer depuis le château de Penmarch, une tonne d’armes et munitions à Brest chez Francis Beauvais.

Le 12 mars le groupe Action Directe est visé et identifié par la gendarmerie française après plusieurs arrestations quelques jours auparavant. Lucas Gallic parvient à en prévenir quelques uns de se mettre au vert ou faire profil bas. Et dans la nuit du 13 au 14, avec Yves Hall, Francis Beauvais et le camion prêté par Mr Vaillant le charbonnier à Lambézellec, ils évacuent le armes qui viennent d’arriver sur Gouesnou, dans la ferme de Philippe Prédour à Kerdoyer.

Le 5 avril, le gendarme Gallic reçoit l’ordre de transférer une partie de ces armes sur Morlaix. Tâche périlleuse compte tenu du nombre de barrages routiers mais l’opération est un succès.

Ayant travaillé quelques temps à Gouesnou, il indique aux brestois qu’un dépôt d’armes et munitions allemandes se trouve à la mairie de cette commune et qu’il n’est pas continuellement gardé. Le 26 avril au petit matin, une équipe arrive de Brest et vole près de 600 kilos de grenades et balles qu’ils emportent sur Brest.

Le 25 mai, Lucas apprend que dans la nuit, la famille Kervella, résistants du groupe Action Directe, vient d’être arrêtée, dont la jeune fille de 15 ans. Le gendarme se précipite au domicile et trouve Georges Dauriac, son chef dans la résistance, en convalescence à l’étage. Le blessé mis en sécurité, Lucas se rend au commissariat de Saint-Martin et y découvre Anne-Marie Kervella. Il lui annonce que Dauriac est en sécurité. Soulagée, la résistante lui demande de retourner chez eux pour faire disparaître des cachets, armes et une mallette renfermant des valeurs et papiers personnels. Dévoué, le gendarme y retourne et fait ce qu’on lui demande. Hélas, sa discussion avec la prisonnière n’est pas passée inaperçue et il est démasqué par des policiers bien moins patriotes que lui. Le temps presse, Gallic tente de prévenir ses contacts de la situation. Il parvient notamment à avertir Pierre Herpe, qui se réfugie avec ses tantes Marguerite et Jeanne Ambroise sur Paris.

Se sentant surveillé, Lucas Gallic prend des dispositions et grâce à l’approbation clandestine de ses chefs de brigade, il se fait porter pâle. Le 31 des policiers de Brest se présentent pour l’appréhender mais il s’est déjà loin de Brest. Coupé du groupe Action Directe suite à de nombreuses arrestations, le gendarme prend la direction de Quimperlé où il se rend auprès de Jean Jamet. Il part ensuite pour La Nièvre où il rejoint la résistance locale et participe aux combats de la libération.

Nous cherchons à mettre un visage sur son histoire, si vous avez une photo de lui, n’hésitez pas à nous contacter.

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

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Sources - Liens

  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossier de Résistant de Lucas Gallic (GR 16 P 240425).
  • Archives départementales du Finistère, dossier individuel de combattant volontaire de la résistance de Lucas Gallic (1622 W).
  • Archives municipales de Brest, fonds Défense de la France (51 S).

Remerciements à Mme Delaveyne du Centre de Généalogie du Finistère pour son aide sur l’état civil et à Françoise Omnes pour la relecture.