LE LOSTEC Roger

Roger Le Lostec est le fils d’une parisienne et d’un ancien chaudronnier de l’arsenal de Brest, congédié en 1920. Ses parents s’étaient mariés quelques mois avant sa naissance mais l’union ne dura point et bientôt le père rentra sur Brest, avec son jeune fils. C’est chez sa veuve de grand-mère paternelle, sise au 10 rue Gasté, que Roger Le Lostec et son père s’établirent. Dans l’immeuble, réside également une tante de Roger Le Lostec ; célibataire travaillant comme culottière chez le tailleur Alfred Bourguignon [1]. Bien jeune à la déclaration de guerre, Roger Le Lostec aborde l’évènement avec enthousiasme. Il est émerveillé de voir les troupes françaises partant pour Narvik.

Sous l’occupation, le 2 août 1942, son père succombe. Malgré cette perte et sa jeunesse, il décide d’entrer en résistance. C’est par l’intermédiaire d’un camarade d’école et de pensionnat, Pierre Rivière, qu’il entre en contact avec Yves Hall. Ce dernier l’intègre en octobre 1943, au mouvement de résistance Défense de la France (D.F) et son corps-franc, le groupe Action Directe. Il sert tout d’abord d’agent de liaison.

Il participe ensuite à plusieurs sabotages. Comme le 11 février 1944, vers 21 heures, le groupe Action Directe attaque la firme Wendel qui travaille pour l’organisation Todt. Ils incendient les ateliers avant de se rendre dans les bureaux de la firme, rue Camille Desmoulins. Jean Kerjean, Yves Hall, Edmond Borczykowski et Francis Beauvais s’emparent de plusieurs cachets et papiers.

Le 7 juin 1944, alors qu’il est mis en état d’arrestation par des militaires de la feldgendarmerie, il se débat et parvient à reprendre ses papiers d’identité. Alors qu’il prend la fuite, les allemands ouvrent le feu sur lui, le blessant à la main gauche d’une balle de revolver.

Le 16 juin 1944, Yves Hall et Francis Beauvais abattent le collaborateur Marcel Dimech dans la rue du Télégraphe. Roger Le Lostec, Jean Riou, Pierre Toupin, François Borczykowski et Louis Pezziga sont en protection.

Le 27 juin, tout un groupe de résistants prend d’assaut le commissariat de Saint-Martin pour libérer les résistantes internées. Voulant éviter les représailles, les femmes restent sur place, au grand désespoir de leurs compagnons.

Le 30 juin, c’est l’interprète du S.D de Bonne-Nouvelle qui est visé par les résistants. L’opération est un échec et le groupe Action Directe perd deux membres. Le lendemain, Roger est missionné pour faire une liaison sur Gouesnou afin de savoir si il faut, ou non, abattre la maîtresse du chef du S.D que le groupe vient de capturer la veille. Hélas Roger ne parvient pas à joindre son supérieur, la collaboratrice est relachée sous menaces.

Avec ses camarades Marcel Marc, Jean Riou et Pierre Toupin, Roger Le Lostec quitte Brest et gagne le centre Finistère où ils prennent contact avec la résistance locale. Ils participent aux opérations de libération de la poche de Crozon au sein du 2e Bataillon F.T.F.P Stalingrad. Les quatre brestois combattront ensemble dans la 2e Compagnie Victoire.

Après guerre, Roger Le Lostec épouse Louise Eucat (1925-2011), le 10 novembre 1945 à Brest et de cette union naitront six enfants. En 1946, pour ses actions dans la clandestinité, il reçoit la Médaille de la Résistance française.

La sépulture de Roger Le Lostec se trouve dans le cimetière de Lambézellec à Brest [Carré 3, Rang 1, Tombe 15]

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

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Portfolio

Sources - Liens

  • Famille Le Lostec, iconographie et informations (2024).
  • Archives municipales de Brest, recensement de 1936 (1F87) et fonds Défense de la France (51S).
  • Archives départementales du Finistère, dossier de combattant volontaire de la résistance (1622 W 16).
  • Ordre de la Libération, mémoire de proposition de décoration, aimablement transmis par Mathieu Blanchard (2023) et registre des médaillés de la Résistance française (J.O du 05/12/1946).
  • La Dépêche de Brest, édition du 29 juillet 1943.
  • Brest Métropole, service des cimetières - sépulture de Roger Le Loster.
  • HALL Yves, rapport d’activité du groupe Action Directe, non daté.
  • PICHAVANT René, Clandestins d’Iroise - Tome 4, éditions Morgane, 1988.
  • WIEVIORKA Olivier, Une certaine idée de la Résistance, éditions Seuil, 1995.
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossier d’homologation des faits de résistance (GR 16 P 359258) - Non consulté à ce jour.

Remerciements à Françoise Omnes pour la relecture.

Notes

[1Membre du Parti populaire français (P.P.F).