BIGNON Yves

Yves Jean Olivier Bignon fait ses études à Paris puis à l’École Navale en 1937 à Brest. A la débâcle en 1940, il est affecté sur le Richelieu et rejoint Dakar. Rappelé en France en 1942, il est nommé instituteur à l’École Navale établie à Toulon. Il épouse Colette Le Grand, fille du directeur de la société de remorquage Les Abeilles. De cette union naîtront deux filles.

Après le sabordage de la flotte à Toulon, il quitte la Marine et entre dans la société de son beau père. Il se retrouve affecté sur des chantiers à Brest en 1943 sous les ordres de André Pichard avec qui il sympathise. Sous couvert de son activité professionnelle dans la société Les Abeilles, Yves rejoint la résistance aux côtés de Pichard. Il prend le même pseudonyme de ce dernier et y ajoute junior.

Muni d’un Ausweiss, le jeune Yves peut circuler assez librement et sert d’agent de liaison et de renseignement. Il transporte des armes et des résistants pour plusieurs missions. Il parvient à fournir des renseignements importants sur les sous-marins allemands basés à Brest. André aurait également aidé au transport de Pierre Brossolette et Émile Bollaert dans le Finistère Sud pour leur embarquement vers l’Angleterre en novembre 1943.

À la libération, ignorant qu’il était dans la résistance, plusieurs personnes lui reprocheront son attitude complaisante avec les occupants. Mais Yves Bignon poursuit sa vie et devient le directeur de la compagnie des Abeilles. Il s’installe au 21 rue d’Aiguillon (rare immeuble encore debout après le siège) avec sa famille. Le 28 juillet 1947, il est tué dans l’explosion du navire Ocean Liberty alors qu’il tente de l’éloigner du port de Brest.

En sa mémoire, une rue de Brest porte son nom.