GOLHEN Adolphe

Adolphe Golhen est monteur électricien de formation mais travaille comme dessinateur à l’arsenal. Il fait la connaissance de la dactylographe Marie Kerfendal (1911-1999), qu’il épouse le 20 juillet 1934 à Brest. Le couple réside en 1936 au 16 rue de Kerfautras puis au 14 de la même rue en 1939. Sous l’occupation, le couple semble avoir emménagé au 145 rue Jean Jaurès, au dessus du magasin l’Éventail près de l’octroi.

Il entre en résistance en juillet 1942 après avoir été repéré avec ses amis Paul Jacopin et Gilbert Garbe par Raymond Vaurette du réseau Confrérie Notre-Dame. Avec Gilbert Garbe, Adolphe va développer et structurer le réseau brestois. L’opération n’est pas sans risque mais la branche Dingo fonctionnera sans discontinuer de 1942 aux premières heures du siège de la ville en 1944. C’est principalement Gilbert Garbe qui s’occupe du recrutement tandis qu’Adolphe s’occupe lui de la gestion des renseignements. Il aura notamment comme informateur Jean Mazé.

En 1944, Adolphe est nommé Capitaine et prend sa fonction d’adjoint au chef du 2e Bureau de l’état-major F.F.I de Brest. Traditionnellement, le deuxième bureau se charge de la partie renseignements des opérations. Il participe ainsi à la centralisation des informations sur les positions ennemies et les transmet à l’état-major F.F.I et américain.

Selon François Broc’h, le 8 mai 1944 mais sans doute quelques jours plus tard en réalité, un peu avant 11 heures, il rencontre Adolphe Golhen au café Le Caveau près du Grand Pont à Brest. François Broc’h est inquiet car Pierre Bernard ne donne plus signe de vie. Golhen lui promet de se renseigner et lui donne rendez-vous à son domicile en début d’après-midi. Golhen apprend par ses contacts que Pierre Bernard a été arrêté le 5 mai 1944 à Rennes.

Le 5 août 1944 se déroule à Gouesnou, à l’hôtel-café de Jean Castel, une importante réunion de coordination des principaux chefs de la résistance de l’agglomération brestoise. Adolphe Golhen y assiste avec André Pichard. L’ordre d’entrer en action directe à compter de ce jour est donné par Joseph Garion [1]. Les américains sont en route vers Brest, l’insurrection doit être déclenchée à compter de ce jour pour faciliter l’avancée Alliés.

Adolphe Golhen retourne à Brest pour mettre en place un groupe d’éclaireur d’une trentaine de personnes connaissant parfaitement l’arrondissement brestois et notamment la ville de Brest. Ce groupe reçoit l’ordre de quitter sur le champ leurs activités civiles & clandestines et de se rendre au devant des troupes américaines pour servir de guides. L’objectif est de favoriser la prise rapide de Brest qui par un effet de chaîne, entraînerait la reddition de tout le secteur Nord du Finistère. Il est même confié à quelques résistants de ce groupe d’éclaireurs, une carte de Brest avec toutes les positions ennemies répertoriées. Cette carte doit être remise au service du G2 américain.

Adolphe coordonne également les captations de renseignements et leurs transmissions auprès des alliés. Il effectue personnellement plusieurs missions de liaisons.

Avec l’état de siège, la ville se vide peu à peu et ceux qui restent sans motifs sont obligés de quitter la ville. Adolphe Golhen rejoint alors les F.F.I à Plabennec, en laissant cependant un délégué dans la ville, en la personne de Jean Mazé, qu’il a fait intégrer aux Pompiers, pour poursuivre le service de renseignements.

Pour son action dans la clandestinité, il reçoit la Médaille de la Résistance en 1946.

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

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Sources - Liens

Remerciements à Françoise Omnes pour la relecture.

Notes

[1Responsable de l’arrondissement F.F.I de Brest. Il a autorité sur les résistants de l’extrême ouest du Pays d’Iroise jusqu’à Guisseny, Lesneven, Landerneau, Daoulas.