QUILLÉVÉRÉ Hervé

Hervé Joseph Quillévéré travaille comme ouvrier aux Constructions Navales à l’arsenal de Brest. Il est chef d’équipe motoriste. Il épouse Anne-Marie Milin le 14 juin 1927 à Guipavas. De cette union naîtront 5 enfants dont les deux derniers, des jumeaux , en décembre 1942.

Au déclenchement de la seconde guerre mondiale, il a passé sa qualification mécanicien aéronautique et travaille désormais, avec le statut d’affecté spécial, à la Base Aéronautique Navale de Poulmic dans la presqu’île de Crozon. Il participe à l’entretien des avions de la base et notamment sur le Farman F.223.4 Jules-Verne qui ira bombarder Berlin le 7 juin 1940.

Le 17 juin 1940 Hervé reçoit l’ordre de rallier Brest pour évacuation du personnel qualifié de l’arsenal. Les allemands arrivent à grande vitesse vers Brest. Il parvient à embarquer et se retrouve débarqué à Casablanca où il est employé aux Constructions Navales jusqu’à fin septembre 1940. Sûrement à cause de l’armistice et du manque de personnel à l’arsenal de Brest, il est renvoyé à Brest en octobre et retrouve les ateliers moteurs de l’arsenal.

En mai 1942, il entre en résistance grâce à l’ingénieur des directions de travaux Joseph Paugam qui le recrute dans le groupe Maudire. Le groupe en poste à l’arsenal n’est pas grand (10 hommes) et se forme sur sollicitation de Joseph Paugam par Guillaume Maudire, ce dernier étant en liaison avec Marcel Pirou, dit Deumars. Hervé participe alors dans la clandestinité à la collecte de renseignements d’ordre militaire. Il sabote des moteurs, véhicules et canots en réparation pour l’armée allemande. Après accord de l’ingénieur Paugam, il détruit près de deux cents dessins de pièces à usiner.

Quand Joseph Paugam intègre en 1943 le groupe Marine de Paul Bardu, il y fait entrer Louis Brenterc’h. Toujours en 1943, le journal clandestin du mouvement Défense de la France arrive à Brest, Hervé participe à sa diffusion. Il est très probable qu’Hervé se fournissait en journaux auprès de ses amis et collègues de travail Honoré Chalm ou Yves Hily.

Profitant de son domicile à Guipavas et de son trajet quotidien pour se rendre à l’arsenal, Hervé Quillevéré devient agent de liaison pour Victor Bourvéau, résistant du mouvement Défense de la France à Guipavas.

En novembre 1943, Jean Rohou rencontre Honoré Chalm et Hervé Quillévéré pour discuter des possibilités d’enlèvement et de séquestration d’un officier gênant la Résistance.

Fin mars 1944, le nouveau groupe de renseignement Arsenal se crée par l’Ingénieur des Directions de Travaux Principal Jean Aubert, dit Menez. Les résistants du groupe Marine, dont Hervé Quillevéré, s’intègrent dans cette nouvelle formation jusqu’en août 1944.

Parmi les actions d’Hervé, on peut citer également sa participation à un transport d’armes et au vol d’un véhicule pour le groupe Hily. Il pénètre de manière clandestine sur le terrain d’aviation allemand de Guipavas et rend compte de ce qu’il voit à ses supérieurs dans la résistance. Le 20 mai 1944, Honoré Chalm fournit à son collègue Hervé Quillevéré, deux explosifs afin de détruire un camion citerne et sa remorque au niveau de Guipavas. Le jeune Yves Jézéquel participe également à cette action.

Au déclenchement du siège de Brest et des opérations militaires dans le secteur, il est coupé de son groupe. Il se met alors à la disposition des américains du côté de Guipavas. Il fournit alors quelques renseignements sur les dispositifs de défense des troupes allemandes. Il ne prend cependant pas part aux combats de la libération.

Après la libération, il est rappelé à la D.C.A.N qui se restructure à Landerneau. Hervé fait partie des équipes de récupération de matériels militaires allemands abandonnés après les combats. Hervé s’occupe particulièrement de rechercher et rassembler les véhicules.

Il recevra un témoignage officiel de satisfaction pour son attitude courageuse pendant l’occupation par le Ministre de la Marine Jacquinot.

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

Télécharger au format PDF

Portfolio

Hervé QUILLÉVÉRÉ et sa famille 1942

Sources - Liens

  • Famille Quillévéré, témoignage oral, documents & iconographie.
  • Archives départementales du Finistère, dossier de combattant volontaire de la résistance (1622 W 15).
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossier d’homologation des faits de résistance (GR 16 P 495746) et dossier Compagnie F.F.I de fusiliers-marins de Brest (GR 16 P 108).

Remerciements à Françoise Omnes pour la relecture.