METAYER Marguerite

Fille de Pierre Métayer, officier marinier et d’Alice Le Bot, sans profession, demeurant à Recouvrance. Marguerite fait partie dès 1941 de la cellule brestoise du Parti Ouvrier Internationaliste (P.O.I). Elle est entrée dans le groupe par ses activités dans le mouvement des auberges de jeunesse. Micheline Guérin [1], Éliane Ronël (Quimper) et Anne Kervella sont les autres femmes résistantes du groupe.

Elle participe aux différentes activités du P.O.I, dont la diffusion de journaux dans le cadre du Travail allemand [2]. Au moment de la rafle à Brest, elle a été appelée à Paris par la direction du P.O.I, et échappe ainsi à l’arrestation. Elle adopte dès lors une fausse identité et devient Renée Mortier. Elle se fait embaucher comme standardiste à la S.N.C.F, au dépôt de la Chapelle (Paris, XVIIIe).

Le 11 mars 1944, elle est interpellée par la Police française dans le cadre d’une enquête à l’encontre de Samuel Mandelbaum, un membre d’un groupe d’action trotskiste qui a été arrêté le 9 mars. Elle est inculpée pour distribution de tracts de provenance étrangère (tracts de la IVième Internationale) et pour infraction à la loi sur la carte d’identité. Le 29 mars 1944, elle est transférée dans les locaux des Brigades spéciales. Incarcérée à la prison de la Roquette puis à Romainville, elle est déportée le 3 août 1944 vers le camp de Neue Bremm, à Sarrebruck.

Ce camp, appelé prison élargie de la police, sous le contrôle de la Gestapo, était destiné à briser les détenus par la torture. Elle y reste dix jours avant d’être transférée à Ravensbrück (Brandebourg, Allemagne). Affectée dans un kommando à Gartenfeld, dépendant du camp de Sachsenhausen. Elle doit travailler pour l’entreprise Siemens, elle est libérée à la fin avril 1945.

Elle est considérée au régiment des Forces Françaises Combattantes, avec le statut de déportée résistante et membre du réseau Vélite-Thermopyles.

À son retour de déportation, elle reprend son militantisme au sein du Parti Communiste Internationaliste (P.C.I), successeur du P.O.I. En 1948, elle devient la compagne de Pierre Franck (1905-1984), secrétaire de Léon Trotsky de 1932 à 1933, membre du Secrétariat international, puis du secrétariat unifié de la IVe Internationale, dirigeant du P.C.I puis de la Ligue communiste. Elle soutient son compagnon dans ses responsabilités au sein de la IVème Internationale et l’accompagne jusqu’à sa mort en 1984. Elle décède en 2005 dans une maison de retraite dans la banlieue de Niort (Deux-Sèvres).

Publiée le , par Jean-Yves GUENGANT , mise à jour

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Sources - Liens

  • MÉTAYER Marguerite, Ma vie avec Pierre, in Pour un portrait de Pierre Frank – Écrits et témoignages, Montreuil, La Brèche, 1985, 204 pages.
  • CALVEZ André, Sans bottes, ni médailles – Un trotskiste breton dans la guerre, La Brèche, 1984, 158 pages.
  • HIRSCH Robert, PRENEAU François et LE DEM Henri, Résistance antinazie, ouvrière et internationale, éditions Syllepse, 2023.
  • Fondation pour la mémoire de la déportation : Les départs vers des camps au statut spécifique – Vers Sarrebrück (Neue Bremm) – transport parti de Paris le 3 août 1944 (I – 257).
  • Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier : Notice par Daniel Grason, Guillaume Lanuque, 8 février 2019.

Notes

[1épouse de Gérard Trévien

[2Fraternisation avec les soldats allemands