BUSILLET Robert

Robert Busillet réside au 21 rue Amiral-Linois à Brest. Membre du Parti social français (P.S.F), il fait également partie de la Jeunesse étudiante chrétienne (J.E.C). À la déclaration de guerre, son père Félix Busillet est mobilisé et décède de maladie en septembre 1939. Robert passe le baccalauréat en 1940 puis travaille dans le studio photographique de Lucien Le Bigot à Brest.

Il rejoint la Résistance grâce à Louis Stéphan en septembre ou octobre 1940 et intègre ainsi le Groupe Élie. Robert devient rapidement le responsable du service de renseignement, il remonte les informations à Louis Élie et à René Drouin. Il profite également du laboratoire photographique pour dupliquer certaines photos allemandes en toute discrétion, avec l’accord et l’aide du photographe. Grâce à ses informations, du matériel anglais abandonné lors de la débâcle est récupéré par le groupe. Il aurait également participé à un attentat sur l’hôtel Continental le 4 avril ; à ce jour cette dernière opération est sujette à caution.

Très probablement mis au courant par l’intermédiaire du réseau Confrérie Notre-Dame (C.N.D), le Service de renseignement (S.R) de la France Libre prépare un message radio le 7 mai 1941 pour son agent Honoré d’Estienne d’Orves, dit Girard, afin de l’avertir qu’il peut se mettre en relation avec Robert Busillet, sa sœur et sa mère à Brest car ils détiennent des photos intéressantes. Nous ignorons si ce message est parti ou non mais d’Estienne d’Orves était arrêté depuis janvier 1941, il n’aurait donc pas pu développer ce contact. À noter que si le message a été transmis, les allemands qui avaient alors piraté ces liaisons, auraient obtenu l’information ; mettant ainsi la famille Busillet en danger d’une éventuelle arrestation.

Le démantèlement du Groupe Élie débute à la mi mai 1941. Robert Busillet est arrêté le 19 mai 1941 selon les archives du réseau Confrérie Notre-Dame (C.N.D), le 20 mai selon François Broc’h dans son livre J’avais des camarades ou le 6 juin 1941 selon le compte rendu de son jugement par l’armée allemande. Cette dernière date est donc à privilégier. Le jeune brestois est d’abord incarcéré à la prison du Bouguen dans la cellule numéro 3 avant d’être transféré à Fresnes en vue de son procès.

Celui-ci débute sur Paris en novembre 1941, Robert Busillet y est condamné à mort. Le préfet du Finistère, s’appuyant sur le parcours de son père, demande une grâce mais en vain. La veille de son exécution, il rédige une lettre à sa mère (disponible dans le portfolio en bas de page). Robert Busillet est fusillé à la forteresse du Mont-Valérien, le 10 décembre 1941, aux côtés de 10 autres résistants brestois de son groupe. Leurs dépouilles sont transférées le jour même pour inhumation au cimetière d’Ivry-sur-Seine.

L’Abbé Lespagnol, des Carmes à Brest, diffusera clandestinement une brochure reprenant la dernière lettre de Robert Busillet. Il les faisait reproduire par des ouvriers typographes du Courrier du Finistère.

À titre posthume, il reçoit la Croix de Guerre 1939-1945, avec étoile d’argent en 1946 et la médaille de la Résistance française en 1955.

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

Télécharger au format PDF

Portfolio

Plaque commémorative - Square Rhin & Danube à Brest
Dernière lettre de Robert Busillet
Page 2
Association des Familles de Fusillés
Dernière lettre de Robert Busillet
Page 1
Association des Familles de Fusillés
Projet de télégramme pour Honoré d’Estienne d’Orves (1941)
Nous ignorons si ce message a été envoyé.

Sources - Liens

Remerciement à Patrick Quéré pour la relecture.