RADENAC Joseph

Joseph Emile Jean Marie Radenac et ses deux sœurs sont les enfants d’une femme au foyer et d’un huissier - négociant en bois. À la fin des années 1920, Joseph Radenac est le directeur des entreprises De Pooter dans le Calvados. Il s’installe néanmoins dans le Finistère, notamment après avoir épousé Jeanne Guiffant (1906-1996), le 8 janvier 1930 à Crozon. De cette union, naissent trois enfants. Il prend également la suite de son père [1] à tête de la scierie - parqueterie à Landerneau en 1931. La famille réside alors au 35 rue de Brest, toujours à Landerneau. En 1934, alors qu’il est membre du syndicat des contribuables, il participe à la manifestation pour empêcher la tenue au Family Cinéma, la représentation d’une pièce de théâtre anticléricale. Cette affaire le mène l’année suivante devant les tribunaux qui le condamne à une amende pour outrage au maire Jean-Louis Rolland. Finalement, il est acquitté après avoir fait appel à Rennes.

Mobilisé à la déclaration de la Seconde Guerre mondiale dans la réserve territoriale, il sert comme soldat de 2ème classe. Nous ignorons son parcours durant la Drôle de guerre et la débâcle de mai et juin 1940. Joseph Radenac ne semble pas avoir été fait prisonnier et regagne Landerneau où il reprend son activité professionnelle.

Joseph Radenac indique avoir hébergé Jacques Mansion, en 1941 et 1942, lors de ses missions de renseignement. Bien que non vérifié, ceci est très plausible, par la simple raison que leurs femmes sont cousines.

Il aurait également été arrêté et emprisonné en 1942, pour avoir montré des sentiments anti-allemands. Sa liberté n’aurait été effective qu’après le versement d’une forte amende.

L’entrée en résistance de l’industriel landernéen date d’août 1943, lorsqu’il intègre l’Organisation de la Résistance de l’Armée (O.R.A). Nous ignorons par quel truchement il a été mis en contact avec cette formation dont l’implantation dans le Finistère est surtout localisée à Quimperlé. Joseph Radenac est en tout cas nommé responsable cantonal à Landerneau pour le mouvement en septembre 1943. Il a la charge de mettre tout en oeuvre pour obtenir des renseignements sur les mouvements de troupes allemandes et inventorier les réseaux téléphoniques-télégraphiques dans son secteur.

Joseph Radenac entame alors un recrutement à Landerneau, notamment auprès de jeunes comme Edmond Pochon en août 1943 ou Louis Le Dall en mars 1944. Il noue également des contacts avec d’autres résistants, extérieurs à sa formation clandestine, comme le docteur Jean Le Bras du mouvement Défense de la France (D.F).

Après le débarquement en Normandie, les différents groupements de Résistance du secteur se coordonnent et passent sous la direction de l’État-major F.F.I de Brest. l’O.R.A de Radenac ne fait pas de difficulté et met ses hommes à disposition des unités combattantes. Il recherche des terrains viables pour d’éventuels parachutages tandis que le recrutement s’accélère également. Les armes font, hélas, toujours cruellement défaut. Le parachutage entre Pencran et Tréflévenez sensé équiper l’unité n’a pas lieu. Démunis, les résistants s’éparpillent dans les terres pour rejoindre d’autres maquis en quête d’armes.

Joseph Radenac se rapproche du stick S.A.S d’Edgard Tupët-Thomé du 3e R.C.P - 2e Squadron pour les premières opérations au début d’août 1944. Il combat à Daoulas le 5 août puis dans la région de Sizun les 7 et 8 août. Il est présent à la Libération de Landerneau le 10 août.

Lors de l’organisation du Bataillon F.F.I de Landerneau, Joseph Radenac est nommé chef de groupe à la 2ème Compagnie - Le Poussin. Il pousse ensuite à La Forest-Landerneau le 14 août. Après le raid allemand sur Braspart, il est redéployé à Landerneau pour assurer la défense de la ville. Le Bataillon est par la suite engagé dans la réduction de la poche de Crozon jusqu’au 19 septembre 1944. Pour cette dernière opération, Joseph Radenac est promu chef de section.

Pour son action dans la clandestinité et sa conduite au feu, il est cité à l’ordre de la division et reçoit la Croix de Guerre 1939-1945, avec étoile d’argent et la médaille de la Résistance en 1947.

Dans les années 1960, le couple Radenac divorce.

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

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Sources - Liens

Remerciements à Françoise Omnes pour la relecture de cette notice.

Notes

[1Joseph Radenac, né le 29 mars 1870 à Pleugriffet (56), huissier, négociant en bois et membre de la chambre de commerce de Brest. Il fut impliqué dans la vie locale à Landerneau, notamment en tant que président du comité des fêtes et président de l’amicale des industriels et commerçants dans les années 1920. Décédé le 6 juin 1930 à Landerneau.