TROADEC Yves

Yves Troadec épouse Marie Kermarec le 23 octobre 1932 à Kersaint-Plabennec. De cette union naissent deux filles. Le couple travaille d’abord comme paysans avant de prendre la gestion d’un établissement en 1936 à La Villeneuve à Guipavas.

À la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, Yves Troadec est mobilisé au 484ème Régiment de Pionniers Coloniaux. Cette unité est mise sur pied à Brest en septembre 1939 et mise à disposition dans le secteur de la 3ème Armée dans la Meuse puis à celle de la 6ème Armée en Champagne. En juin 1940, le régiment se replie sur la Seine, l’Yonne, le Cher et la Vienne. Yves Troadec participe ainsi à la Bataille de France où il est fait prisonnier par les Allemands le 14 juin 1940. Libéré en mai 1941, il rentre à Guipavas. A son retour, le couple se porte acquéreur de l’Hôtel-restaurant du Lion d’Or au bourg de Guipavas, mis en vente suite à une liquidation judiciaire en juin 1941. Le changement de propriétaires est effectué en août 1941, l’affaire est suivie par le notaire Victor Bourvéau.

En mai 1943, lorsque l’étudiant parisien Jacques Boulaire revient chez lui à Brest, il en profite pour se rendre à Guipavas où il a des attaches familiales. Le jeune résistant cherche à étendre le mouvement Défense de la France (D.F) qu’il a contribué à implanter à Brest le mois précédent. Il entre alors en relation avec les époux Troadec qui se montrent favorables à la lutte clandestine. Ils entrent officiellement dans le mouvement en septembre 1943 et dès la fin d’année, l’Hôtel-restaurant devient un lieu de réunions et la base arrière, notamment pour le Groupe Franc Kerhuon-Guipavas que Jacques Boulaire met en place. Le couple d’hôteliers cache dans leurs locaux des armes pour les résistants.

Outre la diffusion de la propagande en faveur de la Résistance, Yves Troadec aide également Jacques Boulaire lors d’opérations clandestines. Notamment pour voler du ravitaillement de l’armée allemande en gare de La Forest-Landerneau. A la Pyrotechnie de Saint-Nicolas, il participe à la récupération d’armes et munitions en décembre 1943. Le 28 avril 1944, lors d’une opération de sabotage, le brestois Yves Hall est blessé par un ricochet de balle. Le mouvement l’envoie auprès des époux Troadec pour se faire soigner et se cacher quelques jours le temps de sa convalescence. En juillet 1944, très probablement le 25 au soir, Yves Troadec et son épouse sont sollicités pour aller ravitailler les trois officiers de la Mission Jedburgh - Team Horace.

Il n’a pas été possible de déterminer avec précision si Yves Troadec a participé aux combats de la Libération au sein de la Compagnie F.F.I de Guipavas. Cependant, tout le laisse à penser, dont sa présence aux côtés des F.F.I à Kersaint-Plabennec le 16 août 1944 (voir portfolio).

Après la Libération, il reprend son activité professionnelle avant de décéder prématurément en 1957. Sa femme Marie-Louise tient l’établissement jusqu’au début des années 2000. Après son décès, l’établissement est démoli en 2014 au profit de logements locatifs.

La sépulture d’Yves et de Marie-Louise Troadec se trouve au cimetière du centre, à Guipavas [Emplacement 1 - 1 - 4]

Publiée le , par Daniel Leal, Gildas Priol, mise à jour

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Portfolio

F.F.I de Guipavas à Kersaint-Plabennec (16 août 1944)
L’Hôtel restaurant Le Lion d’Or

Sources - Liens

  • Archives départementales du Finistère, dossier de combattant volontaire de la résistance (1622 W 16).
  • La Dépêche de Brest, édition du 6 septembre 1941.
  • Ville de Guipavas, service des cimetières - sépulture d’Yves Troadec.
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossier d’homologation des faits de résistance (GR 16 P 578575) - Non consulté à ce jour.

Remerciement à Françoise Omnes pour la relecture.