LE GALL Eugène

Eugène François Marie Olivier Le Gall débute sa vie professionnelle dans une forge de Guipronvel vers l’âge de 14/15 ans. Il est ensuite arpète à l’arsenal de Brest. Il travaille aux ateliers des Capucins, notamment sur des pièces pour le cuirassé Richelieu. Sous l’occupation, il est embauché comme ouvrier chez un mécanicien agricole.

A l’été 1942, l’Allemagne requiert d’avantage de main d’oeuvre à la France. La Relève, basée sur le volontariat, est un quasi échec et l’on met en place une conscription obligatoire. Eugène Le Gall est alors désigné pour partir travailler en Allemagne. Malgré une pleurésie récente, il n’est pas jugé inapte.

Le 22 octobre, comme tous les jeunes réquisitionnés, je me rends à la gare de Brest, avec l’espoir qu’un événement survienne et dérange cette implacable organisation. Mais les wagons sont prêts, le départ pour l’Allemagne et précisément pour Frankfort est imminent. Profitant de la confusion qui régnait sur place, je réussis à me faufiler entre deux wagons. J’aperçois une bicyclette abandonnée et dans un coin et sans me retourner je cours de toutes mes forces. Je l’enfourche et je m’éloigne sachant que désormais je devrais vivre dans la clandestinité.

Avec cette même bicyclette, je parcours pas loin de 70 kilomètres, en prenant le plus souvent des chemins détournés pour rejoindre Henvic. Là je suis hébergé par mon oncle Émile Jacq, entrepreneur dans le bâtiment. Il me fournit une fausse carte d’identité et je reste une année entière chez lui, et autant que ma santé me le permet, car durant cette période je dois être opéré de l’appendicite avec péritonite, je travaille avec lui.

En août 1943, il est pris dans une rafle pour contrôle d’identité à la Kommandantur. Eugène Le Gall est libéré le soir-même, probablement grâce à l’intervention de l’interprète alsacien qui connait son cousin Émile Jacq. Eugène Le Gall change à nouveau de refuge et s’en retourne chez lui à Guipronvel.

Il est alors contacté par la Résistance locale à la toute fin 1943, début 1944. Il intègre le groupement cantonal de Ploudalmézeau, qui deviendra à l’été 1944 le Bataillon F.F.I de Ploudalmézeau. Il participe à la diffusion de la propagande (tracts et journaux) et à partir du mois de mars 1944, à l’instruction rudimentaire militaire.

Sur ordre, il rejoint le maquis de Kergoff en Tréouergat le 6 août 1944. Affecté au groupe de commandement de l’État-major, Eugène Le Gall sert de chauffeur au Lieutenant Vladimir Rasoumovitsch de la Compagnie Russe des F.F.I. On lui met alors à disposition la Peugeot appartenant au docteur Lafolie, réfugié à Saint-Pabu. A son poste, il suit toutes les opérations militaires de reconquête du territoire.

A l’issue des combats de la Libération du secteur, il souscrit un engagement dans l’Armée française. Il est affecté au Détachement de Circulation Routière (D.C.R) dans les Troupes d’occupation en Allemagne (T.O.A). Après guerre, il travaille comme chauffeur-mécanicien.

La sépulture d’Eugène Le Gall se trouve dans le cimetière de Lambézellec à Brest [Carré 1, Rang 10, Tombe 17]

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

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Portfolio

Eugène Le Gall lors des combats de la Libération (1944)
Eugène Le Gall (2017)
Crédit photo : Gildas Priol

Sources - Liens

  • Famille LE GALL, témoignage, documents et iconographie.
  • Archives départementales du Finistère, dossier de combattant volontaire de la résistance (1622 W 13).
  • Brest métropole, service des cimetières - sépulture d’Eugène Le Gall.
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossier d’homologation des faits de résistance (GR 16 P 354736) - Non consulté à ce jour.