HASCOËT René

René Hascoët est électricien à Brest et réside au 12 rue Armorique. À la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, il sert dans la Marine nationale dans l’artillerie côtière au Maroc. Rendu à la vie civile en octobre 1942, il regagne Brest et semble travailler un temps à l’arsenal. Probablement pour l’organisation Todt, près du chantier de la base sous-marine allemande à Laninon.

René Hascoët entre en résistance au mois de septembre ou octobre 1943 en intégrant les Francs-Tireurs et Partisans (F.T.P). C’est à ce moment là qu’il intègre le Groupe Giloux. À son tour, René Hascoët recrute Pierre Sénéchal. Il aurait participé à de nombreuses opérations contre l’occupant.

Parmi les opérations auxquelles il prend part, citons sa participation au déraillement du 5 décembre 1943. Depuis octobre 1943, le Groupe Lambert prépare son premier sabotage ferroviaire. Les résistants optent pour la ligne reliant Quimper à Landerneau. Pour cette action, les landernéens s’adjoignent de l’aide précieuse de Marcel Boucher et René Hascoët de Brest. Les deux brestois arrivent par le dernier train de Brest et sont récupérés par Jean Sizorn et Marcel Peucat. Le rendez-vous est pris à 22 heures à l’endroit choisi, les jeunes saboteurs s’y rendent en vélos. Dans leurs affaires, les brestois ont apporté les clés S.N.C.F. pour déboulonner les éclisses et les traverses. Henri Lambert a déployé pour cette opération des hommes dans les environs pour palier aux éventuels problèmes et a même convenu que les hommes du docteur Jean Le Bras soient de la partie. Le sabotage est effectué en 45 minutes puis le commando s’éclipse dans la nature. Certains dormiront dans le bois de Pencran jusqu’au lever du couvre feu. Jean Sizorn, Marcel Peucat et les deux brestois descendent jusqu’à la rue de Ploudiry pour passer le reste de la nuit dans l’atelier Sizorn. Le 5 décembre à 00h30, le train PV Q14 s’engage sur la voie et déraille en partie avec deux machines et deux wagons hors piste. La voie sera immobilisée une journée et demi.

Il est également présent lors de l’attaque du bureau de tabac de monsieur Ramaseul, situé au 2 rue Pierre Ozanne à Recouvrance, le 14 ou 15 décembre 1943 au soir. L’opération est menée par sept F.T.P dont Pierre Sénéchal et André Garrec. Sur le trajet, deux agents de la police française en patrouille sont braqués et délestés de leurs armes. S’ensuit un braquage dans le bar avec comme unique objectif la réquisition du stock de tabac. Ceci servant comme monnaie d’échange pour soutenir les résistants dans les maquis du centre Finistère. Le 24 décembre 1943, une autre opération du genre est menée contre le commissariat de Lambézellec pour y subtiliser des tickets d’alimentation qui y sont stockés le soir après la fermeture de la mairie. Pierre Sénéchal et André Garrec y participent également.

Le 2 janvier 1944 vers vingt-deux heures trente, René Hascoët, Yves Burel et Pierre Sénéchal rentrent à Recouvrance après une séance de Cinéma. Ils tombent sur un contrôle d’identité par la police française au niveau du Grand Pont. Porteur d’un revolver, René Hascoët est aussitôt arrêté.

Il est remis aux autorités allemandes puis interné dans un premier temps à Brest. Il est transféré à la prison de Vitré en Ille-et-Vilaine. Dans la nuit du 29 au 30 avril 1944, un groupe de 20 Francs-Tireurs et Partisans (F.T.P) du Commandant Louis Pétri, dit Loulou, attaque la prison et parvient à libérer René Hascoët et 46 autres prisonniers, dont Pierre Sénéchal, Yves Burel et Jean Cabiten. Dans les jours qui suivent, il est recherché par les G.M.R et doit se cacher avec ses acolytes où il peut. De là, il part dans le Loir-et-Cher se mettre au vert. Il participe aux combats de la Libération dans la région de Vendôme et Blois avant de retourner en Ille-et-Vilaine.

Il intègre alors l’Armée française en reconstitution et participe au siège de Saint-Nazaire avant de partir en Allemagne avec un Bataillon de marche du 94ème Régiment d’infanterie (94e R.I). Lors d’une permission, il épouse Madeleine Gall (1922-2003), le 26 mai 1945 à Saint-Marc. La même année, il reçoit la Croix de Guerre 1939-1945 et la médaille de la Résistance Française pour son action dans la clandestinité.

Démobilisé en février 1946 avec le grade de lieutenant de réserve, il retrouve la vie civile. Il s’établit un temps à Camaret-sur-Mer où il travaillera comme conducteur de travaux du B.T.P.

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

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Sources - Liens

  • Archives municipales de Brest, registre d’état civil (5E126) et fonds F.N.D.I.R.P (87S).
  • Archives départementales du Finistère, rapport d’arrestation de Pierre Sénéchal et dossier individuel de combattant volontaire de la résistance de René Hascoët (1622 W).
  • Ordre de la Libération, mémoire de proposition de décoration, aimablement transmis par Mathieu Blanchard (2023) et registre des médaillés de la Résistance française (J.O du 17/06/1945).
  • KERBAUL Eugène, 1270 Militants du Finistère (1918-1945), édition à compte d’auteur, 1985.
  • KERBAUL Eugène, Cahier de mise à jour - 1485 militants du Finistère (1918-1945), édition à compte d’auteur, Paris, 1986.
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossier individuel de Résistant de René Hascoët (GR 16 P 286433) - Non consulté à ce jour.
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossier individuel d’interné de René Hascoët (AC 21 P 624210) - Non consulté à ce jour.