JAFFRÈS André

André Jaffrès est (apprenti ?) ouvrier à l’arsenal de Brest comme ajusteur. Il y travaille jusqu’à fin 1941 puis se fait embaucher par l’entreprise de travaux publics Marc. Il est alors affecté sur les différents chantiers de l’entreprise à la pyrotechnie de Saint-Nicolas, au Relecq-Kerhuon.

Il aurait été contacté dès 1940 par Marcel Le Guen, intégrant ainsi le groupe Le Bec, qui agit entre le Relecq-Kerhuon, Guipavas et Brest. André Jaffrès participe alors à divers petits sabotages contre l’occupant ainsi qu’à de la récupération de matériels.

En novembre 1943, le groupe Le Bec bascule sous les ordres de Victor Bourvéau du mouvement Défense de la France (D.F). Dès lors, en coopération avec le Groupe Franc Kerhuon-Guipavas, plusieurs actions seront menées, notamment la récupération d’armes et munitions. Ils reçoivent également de Brest des exemplaires du journal clandestin du mouvement qu’ils distribuent dans leur secteur. Ce groupement va donner naissance en mai 1944 à la Compagnie F.F.I de Guipavas. Lors de la répartition des effectifs, André Jaffrès est affecté dans le groupe d’Alphonse Le Stang.

Le 6 juin 1944 vers 22 heures, il assiste à une réunion de la résistance locale dans la ferme de Kerintin, en Guipavas. Y sont présents une douzaine de résistants dont Jean Sousset, Marcel Le Guen, Jean Ferellec. L’ordre du jour est la programmation d’actions de sabotages contre les lignes de communication ennemies. Un groupe reçoit la tâche de détruire le dépôt d’essence de l’aérodrome tandis qu’André Jaffrès et Jean Sousset se voient confier la même tâche à la pyrotechnie. Le groupe de La Forest-Landerneau pour sa part reçoit la consigne de faire sauter la ligne de chemin de Fer menant à Brest. À compter de ce jour, André Jaffrès ne se présente plus à son travail.

Il y revient cependant le 9 ou 10 juin 1944, après avoir reçu les explosifs par l’agent de liaison Renée Sousset. C’est avec Jean Sousset, qu’ils se présentent le 9 ou 10 juin 1944 et passent l’entrée et le contrôle avec de faux papiers. Ils se dirigent vers les réserves d’essences, des fûts allemands d’environ 200 litres, empilés sur quatre hauteurs et recouverts de grillage et d’un filet de camouflage. Il leur faut patienter pendant deux heures et guetter une ouverture pour agir car le dépôt est surveillé par une sentinelle. Lors du changement de sentinelle, l’opportunité se présente et les deux résistants placent leur charge explosive avec un crayon allumeur, retardé pour exploser une demi-heure ou trois-quart-d’heure après. Les deux résistants quittent ensuite les lieux et se placent sur les hauteurs, dans la rue Casanova pour voir le spectacle mais rien ne se produit. Déçus et inquiets, ils retournent à Kerintin.

Ce n’est qu’en fin d’après-midi que nous apprenons, au café d’Anna Berthou, la tante de Jean, qu’un gigantesque incendie a détruit le dépôt de la pyrotechnie vers 17 heures.

Avec son unité combattante F.F.I, André Jaffrès participe aux combats de la Libération, notamment à Plabennec, Kersaint et La Forest-Landerneau.

Composition de son groupe de combat :
 ARZEL François
 ARZUR Joseph
 BEYER Adrien
 BOSSARD Jean
 BOURVÉAU Victor
 GOAR Jean
 JAFFRÈS André
 LE DROFF René
 LE GUEN Marcel
 LE STANG Alphonse (Chef de groupe)
 LOAEC Yves
 PRIGENT Jean
 RIOU Goulven
 SALOU Jean
 SEGALEN Yves
 UGUEN Yves

Lors de ces opérations, il participe à l’arrestation de supplétifs français œuvrant pour la sûreté allemande. La Compagnie F.F.I de Guipavas ne poursuit pas les combats jusqu’à Brest et reste en seconde ligne. Cependant, André Jaffrès est détaché auprès du 23ème Régiment d’Infanterie de la 2ème Division d’Infanterie américaine. Il sert de guide aux soldats américains jusqu’à la fin des opérations du siège de Brest. Démobilisé au début octobre des F.F.I, il contracte un engagement volontaire dans l’Armée française. Il participe au siège de la poche de Lorient.

À l’issue de la guerre, il poursuit un temps dans l’armée avant d’être démobilisé le 8 février 1946.

Publiée le , par Daniel Leal, Gildas Priol, mise à jour

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Sources - Liens

  • Archives départementales du Finistère, dossier de combattant volontaire de la Résistance (1622 W 2).
  • Fonds Henri Le Bec, compte rendu sur la résistance à Guipavas.
  • Fonds F.F.I de l’arrondissement de Brest, documents sur la résistance à Guipavas.
  • Mairie du Relecq-Keruon, Le Relecq-Kerhuon - l’occupation et la Libération (1939-1945), éditions municipales de la ville du Relecq-Kerhuon, 1994.
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossier d’homologation des faits de résistance (GR 16 P 304996) - Non consulté à ce jour.

Remerciement à Françoise Omnes pour la relecture de cette notice.