PENDUFF Guillaume

Guillaume Penduff épouse durant la drôle de guerre, Anne Abgrall à Villejuif dans la région parisienne. Sous l’occupation, il est inspecteur de Police en fonction au commissariat de Landerneau.

Son parcours dans la résistance est mal déterminé. Il semble avoir fait partie du mouvement Défense de la France (D.F), probablement recruté par son chef Yves Le Saint. Il est reconnu que Guillaume Penduff renseignait la résistance locale sur les activités allemandes et aidait les réfractaires au S.T.O à se soustraire aux allemands, notamment en fournissant de fausses pièces d’identité.

Son attitude hostile à l’occupant ne semble pas passer inaperçu car Jean Corre, supplétif français du Kommando I.C 343 de Landerneau, entre en contact avec lui dans un café. Ce dernier joue la comédie et fait croire au policier landernéen qu’il est recherché par les allemands et lui demande comment rejoindre un maquis. Le policier lui annonce alors la présence d’un maquis qu’il connaît à Bourbriac dans les Côtes-du-Nord et qu’il a déjà fait de fausses cartes d’identité pour des personnes dans son cas.

Corre prend bonne note des informations et ne dévoile rien de son jeu de dupe au policier. Il ne semble pas mettre non plus le Kommando au parfum, pas tout de suite en tout cas. Quelques temps plus tard, lors d’un déjeuner au restaurant Chardon avec Henri Toullec, Jean Corre sort son arme sans discrétion et la donne à Gabriel Poquet. Des clients apeurés avertissent alors la police de Landerneau de ce fait. Comment les policiers ont su qu’il s’agissait d’agents du Kommando I.C ? Mystère, mais en tout cas, ils (dont Penduff) formulent des reproches à Herbert Schaad qui lui même les formule à Jean Corre.

Jean Corre d’Hanvec rétorque alors

Que ce n’est pas intelligent de la part d’un policier de venir se plaindre alors qu’il m’a conseillé de prendre le maquis et qu’il établit de fausses cartes d’identité.

La curiosité piquée au vif, Schaad veut en savoir plus et le 26 mai 1944 il fait arrêter Guillaume Penduff. Transféré dans leurs locaux, le policier est interrogé par Gabriel Poquet et Herbert Schaad. Le premier lui assène à plusieurs reprises des coups pour lui soutirer des aveux. Après-guerre, le policier indique avoir été torturé, sans donner de détails. Jean Corre assiste aussi à l’interrogatoire mais derrière la porte pour ne pas être reconnu par Penduff.

De l’interrogatoire, les versions divergent : pour Gabriel Poquet, le policier tint le choc et nia tout en bloc ce que l’on lui reprochait et fut livré au S.D de Brest pour éviter de griller Jean Corre à Landerneau. Pour Herbert Schaad, le policier reconnu avoir tenu les propos qu’on lui reprochait, signant ainsi sa culpabilité.

Quoi qu’il en soit, Guillaume Penduff est bel et bien remis à l’Aussenkommando du S.D de Brest. Il est interné avant d’être transféré au camp Marguerite à Rennes. Mais l’avance des Alliés pousse les allemands à former deux convois à destination des camps de concentration en Allemagne. Le landernéen est dans le second qui s’ébranle le 3 août 1944 à 4 heures du matin en direction de Redon. Toute progression vers l’Ouest est interdite par la progression américaine. Après Redon, le train parvient à Nantes dans la soirée et repart presque aussitôt. Le vendredi 4 août, vers deux heures du matin, 31 prisonniers, dont Guillaume Penduff, parviennent à s’évader alors que le train se dirige vers Segré.

Cette évasion est rendue possible par un coup de chance, Guillaume Penduff, faute de place pour s’asseoir dans le wagon, frappe de rage la paroi. Un panneau s’en détache et après un aménagement de la sortie, les prisonniers guettent le moment opportun pour s’évader. Dans ce wagon, il n’y avait que des résistants du Finistère et des Cotes-du-Nord. Parmi eux, citons Laurent Georges, Paul Fonferrier, Joseph Aballéa, Joseph Garnier et Jean Le Puloch.

Avec l’aide de la population locale, il parvient à se soustraire aux recherches allemandes. Il reprend la route du Finistère et gagne Landerneau où il retrouve son poste au commissariat.

En 1946, il obtient la médaille des évadés.

Nous cherchons à mettre un visage sur son histoire, si vous avez une photo de lui, n’hésitez pas à nous contacter.

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

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Sources - Liens

  • Archives départementales du Finistère, dossier individuel de combattant volontaire de la résistance de Guillaume Penduff (1622 W 44).
  • Archives municipales de Brest, fonds Joël Le Bras, dossier Kommando I.C de Landerneau (153 S 12).
  • Mémoire de guerre, le convoi de Langeais.
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossier individuel de résistant de Guillaume Penduff (GR 16 P 464866) - Non consulté à ce jour.

Remerciements à Françoise Omnes pour la relecture.