RICOU Francis

Francis Ricou est un ecclésiastique brestois. Il réside au 1 rue Monge en 1939. À la déclaration de guerre, il participe à la campagne de 1940 dans le 183ème Régiment d’Artillerie lourde jusqu’au 14 août 1940, date de sa démobilisation. Il reçoit pour cette campagne la Croix de Guerre 1939-1940. Sous l’occupation, Francis Ricou est vicaire aux carmes à Brest.

Le vicaire est recruté en septembre 1943 dans la résistance par Andrée Boulaire du mouvement Défense de la France (D.F). Dès lors il participe à la diffusion du journal clandestin du mouvement. Il propose aussi un hébergement pour les résistants dans le besoin. Il sert d’agent de transport pour la distribution des faux papiers. En mars 1944, Francis Ricou est approché par Hippolyte Kerdraon ou plus vraisemblablement le chanoine Benjamin Courtet. Ce dernier demande au vicaire de prévenir l’abbé Lespagnol de Guissény ainsi que le maire ou son adjoint de cette même commune qu’ils encourent une arrestation par la sûreté allemande. Francis Ricou obtempère et se rend auprès du recteur de Guissény pour l’avertir du danger qui pèse sur lui. Pour la seconde personne, il s’agit en réalité de François Broc’h, ancien secrétaire de mairie.

À partir de juin 1944, il devient aumônier des Forces Françaises de l’Intérieur (F.F.I). Durant le mois de juillet et jusqu’à l’évacuation totale de la ville le 14 août 1944, il transmet des renseignements sur les positions allemandes aux services de la marine de Jacques Farnarier du réseau Thurma-Vengeance.

Alors que le siège a débuté, il échange avec l’aumônerie de l’armée allemande. Ces derniers lui confient que plusieurs officiers de la Kriegsmarine souhaitent une fin rapide des combats. Le 14 août, il quitte la ville et prend la direction de Saint-Renan avec la population qui évacue. Le 15 il se rend à Plabennec auprès de l’État-major F.F.I de Brest où il rencontre le Commandant Baptiste Faucher. Il lui transmet les recommandations des officiers allemands d’encercler Brest rapidement, avec le plus de pression possible pour empêcher les allemands coincés à l’extérieur d’entrer et ceux de l’intérieur, d’aller se ravitailler dans la campagne.

Quatre jours plus tard, une mission est tentée pour accélérer la reddition de la place de Brest. Francis Ricou est chargé de retourner à Brest et recontacter l’aumônerie allemande pour obtenir des pourparlers avec les officiers allemands voulant se rendre. Il parvient à passer la ligne de front à Guilers mais est stoppé par des parachutistes sur la route de la Penfeld.

Il s’en retourne alors retrouver les F.F.I auquel il fait son rapport le 20 août. Il reste auprès d’eux et part le 25 août 1944 avec le Bataillon F.F.I de Lannilis en direction du Conquet pour réduire la poche allemande. Muté le 31 août à la Compagnie F.F.I du canton de Saint-Renan Il sert d’aumônier et se voit affecté au groupe de commandement de la deuxième section.

Composition du groupe de commandement
 ALENCON Marcel
 GOURHANT Joseph
 GUEGUEN Denis (chef de section)
 KERRENEUR Pierre
 RICOU Francis

Le 1er et 2 septembre, il tente de ramener deux soldats F.F.I tués mais en vain. Le dimanche 3 septembre 1944, après avoir célébré deux messes auprès des F.F.I, il se porte une nouvelle fois en avant de la ligne de front pour tenter de ramener Allain Le Guen et Laurent Bernicot, soldats F.F.I tués à Kerambosquer en Plougonvelin deux jours auparavant. Alors qu’il s’en approche, il est touché au pied gauche par une balle lors du franchissement d’un talus. Transporté par ambulance à Lesneven le jour même, il y reste jusqu’au 8 septembre pour des soins. Il est transféré à l’hôpital de Morlaix puis à celui de Landerneau le 25 septembre. Il reste hospitalisé jusqu’en décembre 1944.

A l’issue de la guerre, Francis Ricou est nommé vicaire de la paroisse de Saint-Michel. Il quitte le département plusieurs années avant de revenir en 1968 à Brest comme aumônier de la clinique de Lanroze. La sépulture de Francis Ricou se trouve dans l’enceinte du manoir de Keraudren.