LE GOFF Guy

Guy Louis François Marie Le Goff est étudiant et réside à Brest au 7 rue Victor Hugo. En mai 1942, la famille est endeuillée par la disparition du père, François Le Goff. Laissant la lourde tâche à Marie Françoise d’élever ses deux garçons : Guy 16 ans et Noël 12 ans.

Dans la maison de la rue Victor Hugo, on retrouve aussi Martine Kervella, sœur de Marie Françoise. Elle vit avec ses fils Paul Kervella et Louis, chez les Le Goff. Les Kervella connaissent eux aussi la même situation tragique car le père de famille, Paul Auguste, est décédé en 1932.

Les deux cousins Guy et Paul s’engagent comme secouristes à la Croix-Rouge et travaillent également à l’arsenal comme ouvriers.

C’est en juin ou juillet 1943 qu’ils intègrent la résistance au sein du groupe Action Directe, corps-franc du mouvement Défense de la France, par l’intermédiaire du chanoine Charles Guermeur qui les présente à Roger Pétron. Rapidement le domicile de la rue Victor Hugo devient un lieu de réunion et une cache d’armes, munitions, papiers compromettants et divers matériels du groupe.

Il participe au cambriolage du logement d’un officier allemand rue Branda avec René Foll, Paul Kervella et René Le Grill.

Le 19 janvier 1944, avec Roger Cabon et l’aide de Pierre Plouët et de Jean Sanquer, Guy participe au vol de tickets d’alimentation à la mairie de Plouguin. Puis l’équipe enchaîne avec la mairie de Saint-Pabu, où le secrétaire François Jaouen, les aide bien volontiers. Ils passent la nuit chez Pierre Plouët à Ker-Eol et le lendemain matin regagnent Brest. Le 25 février c’est la mairie de Saint-Pol-de-Léon qui est visitée par Guy Le Goff, Yves Hall et Francis Beauvais. Pour clôturer le mois, le 29, c’est la mairie de Brest que Guy visite avec son cousin Paul et ses camarades Francis Beauvais et Yves Hall. Ils embarquent cette fois les listes des ouvriers désignés pour partir travailler en Allemagne ainsi qu’une somme d’argent et des machines à écrire. La liste est confiée aux femmes du mouvement afin de prévenir les intéressés.

Cette dernière action paraît dans la presse le 2 mars, sans trop de détails. La section spéciale de la Sûreté se met alors la priorité de mettre la main sur ces bandits. Le soir même de cette parution, Les cousins avec Roger Pétron, Yves Hall, Francis Beauvais et Jacques Boulaire perquisitionnent un garage de la Todt à Coataudon, dépouillent trois officiers de leurs armes et munitions et récupèrent du matériel divers.

Le 8 mars, au 7 rue Victor Hugo, un curieux civil se présente au domicile. Cette visite n’éveille hélas pas les soupçons des résistants, qui attendent le lendemain l’arrivage d’une cargaison d’armes en provenance du centre Finistère. Le 09 mars 1944, les agents allemands du S.D se présentent à leur tour pour arrêter Guy et son cousin Paul. Emmenés à l’école Bonne-Nouvelle à Kérinou pour interrogatoires durant plusieurs jours. Ils ont été dénoncés et quand les allemands les traitent de vulgaires voleurs de cartes d’alimentations, les cousins rétorquent qu’ils n’ont pas fait cela pour l’argent, mais pour aider ceux dans le besoin. Ajouter à cela les armes trouvées au domicile, le procès est à sens unique.

D’abord jugés à Brest en Mars et condamnés à la peine capitale avec Roger Pétron, Jean Kerjean et Joseph Ouvrard, les deux cousins sont de nouveau condamnés à mort lors de la seconde instruction à Paris le 10 mai 1944.

Le 20 mai, quelques heures avant la sentence, Guy rédige deux lettres, une pour sa mère et l’autre pour son frère. Peu avant midi, Guy et Paul sont fusillés au fort du Mont Valérien.

Pour son action dans la résistance, il reçoit à titre posthume le grade de caporal-chef, la médaille de la Résistance française en 1953 et la Croix de Guerre 1939-1945, avec étoile d’argent.

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

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Portfolio

Dernière lettre de Guy à son frère (partie 3/3)
Dernière lettre de Guy à son frère (partie 2/3)
Dernière lettre de Guy à son frère (partie 1/3)
Dernière lettre de Guy à sa mère

Sources - Liens

  • Archives départementales du Finistère, dossier individuel de combattant volontaire de la résistance de Guy Le Goff (1622 W).
  • Ordre de la Libération, registre des médaillés de la Résistance française (J.O du 25/08/1953).
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossier individuel de résistant de Guy Le Goff (GR 16 P 355888).
  • Archives municipales de Brest, fonds Défense de la France (51S).
  • Livre d’Or de la France Combattante et Résistante, éditions Gloire, 1948.
  • PICHAVANT René, Clandestins d’Iroise - Tome 4, éditions Morgane, 1988.
  • KERVELLA André, Brest Rebelle, éditions Skol Vreizh, 1998.

Remerciements à Françoise Omnes pour la relecture de cette notice.