Démantèlement de la Résistance communiste à Brest
Du 28 septembre au 5 octobre 2022
Description
À l’automne 1942, et ce depuis quelques mois, la police française cherche à mettre fin aux agissements des résistants communistes à Brest. Notamment après les attentats à l’explosif qui se sont multipliés mais surtout depuis la tentative d’assasinat sur le brigadier Guivarc’h, le 21 août 1942. Le préfet du Finistère, dans un rapport du 24 septembre 1942, souligne d’ailleurs l’importance de la propagande communiste actuellement retrouvée dans le département et particulièrement dans la Cité du Ponant.
L’arrestation de Raoul Derrien à Landerneau le 28 septembre 1942, dans le cadre de l’affaire de l’assassinat du juge Le Bras à Nantes, ouvre la voie aux enquêteurs pour obtenir des noms et des informations. Ces derniers déclenchent une première série d’arrestations dans le milieu communiste brestois, dans les derniers jours de septembre 1942. De ces nouvelles arrestations, d’autres noms sont obtenus tandis que les informations sont recoupées et/ou agrémentées de nouveaux détails. Cela permet dans les premiers jours du mois d’octobre, de réaliser une seconde vague de perquisitions et plus d’une trentaine d’arrestations de résistants.
Liste des résistants brestois arrêtés fin septembre, début octobre 1942 :
- ABALAIN Albert (fusillé au Mont-Valérien)
- ABALAIN Georges
- ARGOUARC’H Lucien (fusillé au Mont-Valérien)
- BÉNARD Charles
- CADIOU Albert (décède en déportation)
- CADIOU Georges (décède en déportation)
- COQUART Léon
- DEPARTOUT Louis (fusillé au Mont-Valérien)
- DERRIEN Raoul
- DI SCALA Marius
- DROGOU Théodore
- GOURMELON Yves (succombe de mauvais traitement)
- HÉLOU François
- JONCOURT François
- LAFLEUR Eugène (fusillé au Mont-Valérien)
- LE BEC Pierre
- LE BERRE Yvon (décède en déportation)
- LE BIHAN Armand
- LE BRIS Charles (décède en déportation)
- LE GALL Georges
- LE GENT Paul (fusillé au Mont-Valérien)
- LE GUEN Louis (fusillé au Mont-Valérien)
- LE ROUX Adolphe
- LESTEVEN Yves
- MASSON Jean
- MAZÉ Ernest
- MONOT Paul (fusillé au Mont-Valérien)
- MOREAU Henri (fusillé au Mont-Valérien)
- MOREAU Simonne
- QUINTRIC Jean (fusillé au Mont-Valérien)
- RANNOU Albert (fusillé au Mont-Valérien)
- RICHARD Yves
- ROLLAND Albert (fusillé au Mont-Valérien)
- ROPARS Joseph (fusillé au Mont-Valérien)
- RUNAVOT Jean
- SALOU Marie
- VADAINE André
Dans les jours et mois qui suivront, d’autres résistants communistes brestois seront arrêtés, grâce aux informations récoltées durant ce démantèlement et les enquêtes qui suivirent. Certains brestois identifiés par la police, parviennent néanmoins à prendre la fuite, du moins quelques temps...
Liste des résistants recherchés par les polices française et allemande à cette période :
- CORRE Pierre (fusillé à Champagné)
- GOSNAT Venise (seul son pseudonyme est connu des services de police)
- JÉZÉQUEL Jean
- KEROUANTON Lucien
- LABOUS Yves
- LE NÉDELLEC Jean
- LESVEN Julien (fusillé à Champagné)
- MARC Jean (décède en déportation)
- PRIMAS Jean-Louis (fusillé au Mont-Valérien)
- RIOU Guillaume
Dans un rapport rédigé le 24 novembre 1942 par la police, le démantèlement de la structure est détaillé et revendiqué. On peut y lire les déclarations des différents arrêtés et les charges retenues contre eux, en prévision de leur jugement. La grande majorité de ces détenus seront transférés de la prison de Pontaniou au Château de Brest dans l’attente de leur procès. Si le coup porté à la Résistance communiste est important, il n’en est pas fatal pour autant. Les éléments restants reformeront la structure clandestine mais cela prendra du temps, l’année 1943 étant presque l’année zéro pour cette organisation.
Cette série d’arrestations est la plus grande menée contre la Résistance brestoise durant la guerre, et seulement en une semaine. Pour comparaison, les arrestations du Groupe Élie, dont le chiffre des résistants arrêtés est presque égal à celui des communistes, s’écoulèrent sur deux mois, de mai à juillet 1941.
Présentation rédigée par Gildas Priol, le 27 septembre 2022.