ROUDAUT Joseph

Joseph Marie Roudaut est le quatrième enfant d’une fratrie de six, d’agriculteurs de La Forest-Landerneau. Il effectue sa scolarité en primaire à La Forest-Landerneau, puis en secondaire à Brest dans l’établissement catholique de la Croix Rouge.

À 17 ans le 2 octobre 1931, il signe son engagement dans la Marine Nationale comme apprenti marin. Il entre le 11 octobre 1931, à l’école de Maistrance de Toulon comme élève mécanicien. En octobre 1932, il embarque sur le croiseur La Motte-Picquet en tant que quartier-maître mécanicien. En 1936, il obtient le brevet supérieur de mécanicien à l’école de Maistrance.

Son parcours durant la Guerre 1939-1940 ne nous est pas connu. Après l’armistice, il reste au sein de la Marine nationale. Le 27 novembre 1942, lors du sabordage de la Flotte à Toulon il est en poste sur le torpilleur l’Adroit lorsque celui-ci est sabordé. Dès lors, il regagne l’Unité Marine de Brest.

Sans que l’on sache par quel truchement, Joseph Roudaut entre dans en résistance au sein du réseau de renseignement Ronsard en décembre 1943. Pour son action clandestine, il opte pour le pseudonyme Cocatrix. Bien que son rôle ne soit pas clairement défini, le mécanicien semble agir comme agent de liaison, en transmettant à bicyclette des informations, auparavant obtenues auprès de Jeanne Quéméner.

Joseph Roudaut épouse Sidonie Herry (1923-1996), le 19 février 1944 à La Forest-Landerneau. (Sidonie est une cousine de Jean Sizorn du Groupe Lambert de Landerneau).

À la formation en 1944 du Groupe Narval, il rejoint l’effectif afin de créer et organiser une unité combattante avec du personnel de la Marine. Fin mai 1944, il échappe par chance aux arrestations dans son groupe. Alors que sa bicyclette a été confisquée par les Allemands, peu de temps après, un homme lui propose de le prendre en voiture et se montre très insistant pour avoir des renseignements sur sa vie, son adresse, éveillant sa méfiance. Le mécanicien français reste sur ses gardes et ne dévoile rien. Quelques jours plus tard, lorsqu’il arrive près des lieux d’une réunion de son groupe (à Landerneau ?), les Allemands sont en train d’arrêter ceux qui étaient déjà sur place. Il s’enfuit et par précaution se cache ensuite.

Il prend le maquis au Nord de Landivisiau fin mai 1944 avec Paul Le Borgne, Antoine Faujour et Louis Boucher au même où des arrestations touchent le réseau Ronsard-Marathon à Brest et Landerneau. Recherchés, les quatre maquisards s’installent à Plougar avant de partir sur Kéravel à Landivisiau où Antoine Faujour a de la famille. Le 30 mai 1944 le groupe se fixe au château de Tronjoly à Cléder après avoir pris des contacts avec la Résistance dans la région de Landivisiau. Ils y restent jusqu’au premier août et durant cette période, en profitent pour renouer avec la Résistance brestoise et former la Compagnie F.F.I de Fusiliers-Marins de Brest. Au sein de cette unité, il prend part aux combats de la Libération de l’arrondissement de Brest en août et septembre 1944.

Après les combats, lorsqu’il regagne son affectation dans la Marine à Brest, son supérieur hiérarchique veut absolument le traduire en cour martiale pour désertion. Un haut gradé interviendra alors pour se porter garant et le tirer de ce mauvais pas. Le 27 novembre 1944, sa première fille naît à la ferme de Cosquer Grenn (ferme des parents de son épouse) à la Forest-Landerneau, où loge alors le couple.

En fin 1944, il semble affecté aux Forces françaises - Services spéciaux (BCRA Brest), sous les ordres de Paul Le Borgne. En février 1945, il embarque sur le Suffren et il est nommé premier maître mécanicien pour services exceptionnels.

En février 1947, naît une seconde fille et en 1950, le couple s’installe définitivement à Toulon. Deux autres filles viendront agrandir la famille. Joseph Roudaut poursuit sa carrière dans la Marine nationale où il connaît une belle progression, en devenant ingénieur mécanicien en 1950. En 1966 il est nommé capitaine de Frégate et quitte la marine en avril 1968, pour travailler à la Direction des constructions et armes navales (DCAN) de Toulon jusqu’en 1978, en tant qu’ingénieur de la Marine.

À sa retraite, son épouse et lui restent à Toulon, séjournant pendant les mois d’été dans leur maison de La Forest-Landerneau.

Pour sa carrière militaire et son engagement clandestin, Joseph Roudaut a reçu les décorations suivantes :
 Chevalier de la Légion d’Honneur (1955)
 Médaille militaire (1948)
 Croix de Guerre 1939-1945, avec étoile d’argent et étoile de vermeil (1946)
 Chevalier de l’Ordre de l’Étoile d’Anjouan

En 1969 il est proposé au grade d’officier de l’Ordre national du Mérite, mais il n’a jamais
renvoyé son dossier pour la remise officielle.

La sépulture de Joseph Roudaut se trouve dans le cimetière communal de La Forest-
Landerneau [Carré B, Tombe 166].

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

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Sources - Liens

  • Famille Joseph-Teyssier, iconographie et documents (2025).
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossier réseau Ronsard-Marathon (GR 28 P 3 106) et dossier d’unité combattante - Compagnie F.F.I de fusiliers-marins de Brest (GR 16 P 108).
  • Commune de La Forest-Landerneau, service du cimetière - sépulture de Joseph Roudaut.
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossier individuel de résistant (GR 16 P 522087) - Non consulté à ce jour.