François Marie Le Lann est le fils de cultivateurs établis à Lampaul-Plouarzel. À tout juste dix-sept ans, François Le Lann récolte avec ses frères le goémon destiné à la fabrication de pains de soude. A bord de leur bateau, ils parcourent ainsi les environs maritimes de Lampaul-Plouarzel jusqu’aux îles entre Le Conquet et Ouessant. Il leur arrive souvent de passer la nuit sur les ilots où ils édifient des abris sommaires en pierre et où ils se nourrissent de berniques récoltées sur place. Malgré cela ce n’est pas la misère, puisque grâce à l’argent des pains de soude il acquiert plusieurs parcelles agricoles à Lampaul-Plouarzel. Il fait son service militaire dans la Marine en tant qu’infirmier embarqué sur un pétrolier ravitailleur. Libéré de ses obligations militaires, François Le Lann devient père de famille en juillet 1931, avec la naissance de sa fille Hélène. Il épouse peu de temps après la mère de son enfant, Émilie Carriou (1910-1994), le 15 septembre 1931 à Concarneau. La famille s’installe ensuite au 43 boulevard Gambetta au Relecq-Kerhuon, où François Le Lann est embauché à la pyrotechnie de Saint-Nicolas.

En âge d’être mobilisé à la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, il semble faire partie du personnel ayant le statut d’affecté spécial, restant à leur poste pour le bon fonctionnement de la pyrotechnie. À l’arrivée des allemands et sous l’occupation allemande, il est maintenu à son poste. Il semble avoir réalisé quelques petites opérations de sabotage sur son lieu de travail. Parallèlement, François Le Lann s’implique dans la Défense passive en tant qu’infirmier. Son chef d’équipe est le pharmacien Desaunay. Il participe aux opérations de secours lorsque des bombes alliées frappent accidentellement la commune à diverses reprises.

En juin 1944, il donne son adhésion aux Forces françaises de l’intérieur (F.F.I) du groupement de Guipavas, Le Relecq-Kerhuon et La Forest-Landerneau. À l’approche des combats, il met sa famille à l’abri, du côté de Concarneau d’après la famille, ou du côté d’Henvic selon le registre F.F.I de sa compagnie. Avec son unité, il participe aux opérations de la Libération du secteur Est de l’arrondissement de Brest en août et septembre 1944.

Après la guerre, il est décoré de la Médaille Commémorative 1939-1945 avec barrette Défense Passive. François Le Lann décède prématurément en 1955, d’une insuffisance rénale due à une alimentation malsaine à cause des restrictions pendant la guerre. Il laisse une veuve de 45 ans et une fille de 24 ans.