LE SAOUT Jean

Jean Marie Le Saout est le fils de cultivateurs établis à Ty Coz en Carantec. En âge de faire son service militaire, il contracte un engagement volontaire dans la Marine nationale en mai 1925. Après ses classes, il est versé aux fusiliers marins en 1926. Jean Le Saout monte en grade et embarque sur différents navires. Ceci l’amène à voyager entre Brest, Lorient, Toulon et d’autres affections plus lointaines comme Saïgon.

Après avoir reçu l’aval de la Marine nationale, le second maître Jean Le Saout épouse la couturière Marie Grall (1909-1993), le 23 novembre 1930 à Locquénolé et de cette union naîtront deux enfants.

En 1937, il est décoré de la médaille Militaire, tandis qu’au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale en 1939, Jean Le Saout est premier maître à bord du croiseur Colbert. Il participe au transfert d’une partie de l’or de la Banque de France vers Hallifax. En juin 1940, suite aux bombardements italiens sur Toulon, Jean Le Saout participe à l’opération Vado, visant à bombarder les côtes de Gênes et de Savone en Italie. Malgré la défaite de 1940, le breton est maintenu en activité au sein de l’Armée d’armistice à Toulon. Peu de temps après avoir été promu maître principal, Jean Le Saout est affecté sur le cuirassé Strasbourg en mai 1941. Après le sabordage de la flotte à Toulon en novembre 1942, il est réaffecté à l’École des mousses de Cahors en mai 1943.

Sans que l’on puisse déterminer la temporalité et la raison, il semble que Jean Le Saout soit revenu à Carantec et Locquénolé en 1944. Nous ignorons également les modalités de son ralliement aux Forces françaises de l’intérieur (F.F.I) mais cela s’est vraisemblablement passé à l’été 1944. Soit sur ordre de la Marine nationale ayant établi un poste de commandement à Landivisiau, rappelant ses effectifs en situation de congés d’armistice, soit quand les rescapés du Groupe Narval, établis dans le secteur de Cléder, rassemblèrent des effectifs de la Marine nationale pour créer la 1ère Compagnie F.F.I de Fusiliers-marins de Brest. Quoi qu’il en soit, de par son grade et sa formation, Jean Le Saout est incorporé à cette unité et nommé chef de la 1ère section de combat.

Après organisation, son unité est déployée fin août 1944, dans le secteur Ouest de Brest pour participer à la réduction de la poche du Conquet jusqu’au 10 septembre 1944, puis à Brest jusqu’à la reddition complète des Allemands, le 18 septembre 1944.

Après la Libération du secteur, il poursuit sa carrière dans la Marine nationale, notamment dans les combats de la poche de Lorient ainsi qu’à la formation du 4ème Régiment de Fusiliers marins (4e R.F.M). Après la guerre, les affectations se poursuivent à l’étranger, notamment en Afrique du Nord.

Pour sa contribution à la Libération du territoire et l’ensemble de sa carrière, Jean Le Saout est décoré de la Croix de Guerre 1939-1945, avec étoile de vermeil en 1949. Il est également nommé Chevalier de la Légion d’honneur en 1951. Admis à la retraite en 1953, avec la mention conduite exemplaire. Jean Le Saout et son épouse s’installent alors à Locquénolé pour leurs vieux jours.

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

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Portfolio

Visite du ministre Jacquinot à Brest (23 septembre 1944)
Crédit photo : E.C.P.A.D

Sources - Liens

  • Famille Le Saout-Jaouen, informations et iconographie (2022).
  • Centre généalogique du Finistère (CGF29), registres d’état civil.
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossier d’unité combattante de la Résistance, Compagnie F.F.I de fusiliers-marins de Brest (GR 16 P 108), aimablement transmis par Edi Sizun.
  • LAFFERRE Max, Le siège de Brest, éditions du Bastion, 2004.

Remerciements à Pascale Dautresire et Jean-Christophe Rouxel pour l’aide à la rédaction de cette notice.