Denis Jean Guéguen est le deuxième des neuf enfants d’une commerçante et d’un facteur des Postes, télégraphes et téléphones (P.T.T). En 1923, devançant de quatre années ses obligations militaires, il contracte un engagement volontaire dans l’armée française. Militaire d’active, Denis Guéguen épouse Marie Roudaut (1916-1994), le 16 février 1939 à Saint-Renan et de cette union naitront trois enfants, dont Auguste (1941-2013) et Alain (1945-2020). Le jeune couple s’installe au 36 rue Saint-Yves à Saint-Renan.
Avant le déclenchement de la guerre en 1939, il est sergent au sein du 3ème Bataillon du 4ème Régiment étranger, basé à Agadir au Maroc. Il ne fait pas partie des contingents envoyés au Levant ou en métropole suite à la déclaration de guerre. Son frère, Auguste Guéguen, marchand boucher à Saint-Renan, est tué le 5 juin 1940 à Saint-Christ-Briost dans la somme par éclats d’obus. Pour sa part, Denis Guéguen semble être muté en Syrie avec le grade de sergent-chef, où il reste jusqu’en avril 1941, date de sa démobilisation.
La date précise et son activité civile durant l’Occupation ne sont pas connues à ce jour. Il semble avoir retrouvé sa famille à Saint-Renan et avoir trouvé un travail de comptable.
Sans que l’on puisse définir par quel truchement, en juillet 1944, il rejoint les rangs des Forces françaises de l’intérieur (F.F.I). Son grade et ses aptitudes militaires le prédisposent à commander ou encadrer de jeunes patriotes en prévision des combats qui approchent. Lors de la formation de la Compagnie F.F.I de Saint-Renan, lui est confié le commandement de la 2ème Section, comprenant une majorité de Renanais et forte de 52 hommes au 22 août 1944.
Organisation de sa section :
– 1er groupe de combat, commandé par Louis Illou
– 2ème groupe de combat, commandé par Jean Conq
– 3ème groupe de combat, commandé par Robert Chesnay
– 4ème groupe de combat, commandé par Joseph Mingant
Avec son unité, Denis Guéguen participe aux opérations de réduction de la poche allemande du Conquet. Il combat dans la région de Saint-Renan, Ploumoguer, Plouzané, Locmaria-Plouzané et Plougonvelin. Le 31 août 1944, alors qu’il tente d’effectuer une liaison en compagnie de Jean Conq, ce dernier est mortellement touché par un tir ami américain, tandis que Denis Guéguen est mis en joug et temporairement arrêté. Le coup est dur et la tension palpable mais le chef de section retourne à son poste. Le 4 septembre 1944, alors qu’il se trouve sur la ligne de front du Cosquer à Plougonvelin, Denis Guéguen est blessé légèrement au pied. Il est évacué sur Saint-Renan et pris en charge par l’hôpital de la ville pour recevoir des soins.
Nous ignorons si Denis Guéguen est reparti au combat ou si il est resté en convalescence jusqu’à la fin des combats en septembre 1944. Démobilisé à la dissolution des unités F.F.I, fin septembre 1944, il se réengage dans l’armée en décembre 1944. Affecté sur Quimper à la formation militaire des jeunes français devant effectuer leur service militaire. Il part ensuite à Guingamp en septembre 1945 avant d’être définitivement démobilisé en janvier 1946.