BAUFRÈRE Marcel

Marcel Emile Armand Baufrère et ses trois sœurs sont issus d’une famille modeste. Lors de la Première Guerre mondiale en 1916, leur père est tué. Les orphelins sont alors adoptés comme pupilles de la Nation. Il étudie jusqu’au brevet élémentaire avant d’entrer dans la vie active. Il travaille comme manœuvre, employé de banque, avant de devenir postier. Militant politique, ses idées l’amènent à rejoindre les trotskystes au sein de la Jeunesse socialiste révolutionnaire (J.S.R) et du Parti ouvrier internationaliste (P.O.I) en 1936. Il en devient même le responsable en Anjou. Monté sur Paris, il devient l’un des cadres de ces mouvements en 1938.

Le 28 août 1939, Marcel Baufrère est inculpé d’atteindre à la sûreté extérieure de l’État, en raison d’un article sur le Maroc paru dans Révolution - un journal politique qu’il gère depuis fin 1938. Condamné à un an de prison, qu’il purge à la prison de Fresnes, le militant est parallèlement accusé de désertion, faute de lien entre les services, au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Cela lui vaut également une révocation des P.T.T, où il travaillait sur Paris.

Libéré le 28 juin 1940, il renoue rapidement avec son organisation politique et participe à la parution de La Vérité clandestine, dès son premier numéro le 1er août 1940. Marcel Baufrère passe ensuite en Zone non occupée (Z.N.O) et rétablit les contacts avec les organisations du Sud et de l’Est de la France. Arrêté à Saumur le 12 juillet 1942, il fut libéré grâce à un commissaire de police résistant. Il échappa de justesse à une arrestation à Paris et apprit par un message de camarades emprisonnés que la Gestapo possédait un document - avec biographies et photos de militants trotskystes - où il figurait. Les militants arrêtés ayant été interrogés sur son compte, le bureau politique décida que Marcel Baufrère devait quitter Paris.

Avec sa compagne, Odette Allix (1918-2012), ils partirent vers Bordeaux pour continuer leur lutte, sous la fausse identité de Lestin. Après une année passée dans le secteur, le bureau politique du P.O.I charge Marcel Baufrère en septembre 1943, de réorganiser la région bretonne et d’en prendre la tête. Fin septembre, le résistant trotskyste se présente à Brest pour suivre le Travail allemand, qui est mené par les brestois auprès des soldats Allemands en garnison dans la ville, pour les rallier à leur cause.

Mais le 7 octobre 1943, avec une grande partie du groupe brestois, le couple est arrêté. Lors des interrogatoires, ils parviennent à résister et ne pas donner leurs identités réelles aux Allemands, qui ne parviennent pas à établir leur appartenance politique et la nature de leur activité. Ils sont néanmoins, comme les autres brestois, transférés à Compiègne pour être déportés en Allemagne.

Marcel Baufrère arrive à Buchenwald en janvier 1944, sous le nom de Ferdinand Lestin (matricule 41741). Il en sera libéré fin avril 1945. Après guerre il poursuit son militantisme et travaillera à l’Agence France Presse (A.F.P) durant 33 ans. Il épousera Odette Allix en 1947 et de cette union naitront deux enfants.