Pierre Yves Lalla est élève dans une École normale en vue de devenir instituteur lors de la Première Guerre mondiale. Incorporé en avril 1918, il fait ses classes au 19ème Régiment d’infanterie avant d’être affecté à Saint-Dizier en septembre 1918. Il passe dans différentes unités l’amenant dans les colonies en Afrique du Nord. À la fin de l’année 1920 il retrouve la métropole et la vie civile quatre mois plus tard. Pierre Lalla s’installe alors à Lanildut où il a trouvé un poste d’Instituteur à l’École des garçons. Il épouse l’institutrice Marguerite Métayer (1902-1982), le 24 avril 1924 à Saint-Pierre-Quilbignon.
Quand la Seconde Guerre mondiale éclate, le sergent Lalla est rappelé à l’activité et affecté au Centre mobilisateur colonial d’infanterie n°118 de Brest. Il ne prend pas part aux combats, ce qui ne l’empêche pas d’être fait prisonnier à l’arrivée des Allemands à Brest, le 19 juin 1940. L’instituteur est alors interné au Stalag IV-B à Mühlberg, dans l’Est de l’Allemagne. Atteint du paludisme, il bénéficie d’un rapatriement sanitaire en France au mois de mars 1941. Réformé et démobilisé, il retrouve son épouse et son poste d’enseignant à Lanildut. Sous l’occupation en 1942, il prend part au comité de la kermesse locale au profit des prisonniers de guerre.
En février 1944, il est approché par l’instituteur de Porspoder Yves Le Guen, pour la Résistance cantonale qui cherche des volontaires prêts à prendre les armes, au moment venu. L’instituteur accepte et participe dès lors à la propagande contre les allemands. À son tour il participe au recrutement et au printemps 1944, Pierre Lalla confectionne des brassards pour les Forces françaises de l’intérieur (F.F.I) de sa commune. Enfin, il fournit à ses supérieurs des renseignements sur les lignes téléphoniques souterraines et aériennes ainsi que sur les mouvements militaires en sa commune. Il semble également s’être adonné à la confection de fausses pièces d’identité pour les réfractaires au S.T.O et volontaires F.F.I.
Après le débarquement des Alliés en Normandie, les choses se précisent et le recrutement s’intensifie. Pierre Lalla est nommé chef du 5ème Groupe de combat. Il semble s’être rendu à Tréouergat le 5 août 1944 pour récupérer des armes pour les volontaires de Lanildut. Ceux-ci se réunissent désormais au maquis de Pors-Névez puis de la Roche-Plate où ils reçoivent une instruction rudimentaire sur la manipulation des armes. Durant la matinée du 10 août 1944, sa compagnie met en déroute une patrouille allemande dans le bourg de Lanildut. Cette reconnaissance était menée depuis une embarcation en provenance de la pointe fortifiée du Corsen. Sept prisonniers furent faits et diverses armes et munitions saisies. Dans l’après midi, c’est un convoi de camions en provenance du Conquet qui se dirige vers Lanildut qui est attaqué par les troupes de François Gloaguen. Là encore l’ennemi est mis en déroute et des prises de guerre sont faites. Il semblerait que l’objectif de cette unité allemande était de commettre des représailles tant à Lanildut qu’à Brélès, suite à la disparition de la patrouille matinale.
Pierre Lalla et ses hommes participent ensuite à la Libération de leur commune et du canton de Ploudalmézeau avant de pousser au Sud vers la poche du Conquet. Il combat dans le secteur du Corsen puis d’Illien aux côtés des troupes américaines jusqu’à la reddition complète de la poche, le 10 septembre 1944. Pour sa tenue au front, il est cité à l’ordre du Régiement avec le libellé suivant :
« Chef de groupe du plus grand sang-froid devant le danger, s’est fait remarquer par son calme et son courage lors de la prise du Corsen le 29 août 1944. »
La Libération venue, il reprend son poste d’instituteur. Il deviendra par la suite directeur de l’établissement scolaire avant de prendre sa retraite.
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