MONOT Paul

Paul Mathurin Monot réside au 23 rue Conseil (devenu depuis le n°27) dans le quartier de Saint-Martin à Brest. Après un Certificat d’études primaires (C.E.P), il entre comme ouvrier électricien à l’arsenal de Brest. Militant syndical à la Confédération générale du travail (C.G.T), il adhère au Parti Communiste Français (P.C.F) en 1938. Au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, Paul Monot est trop jeune pour être mobilisé, il reste à son poste de travail à Brest. Malgré l’interdiction de son parti politique, suite au pacte germano-soviétique, il fait partie des fidèles qui poursuivent le militantisme dans la clandestinité.

En janvier ou octobre 1941, il intègre le Groupe Arsenal de l’Organisation Spéciale (O.S). Il participe à la diffusion de la propagande du parti et à celle du Front Nationale (F.N). Il réalise des inscriptions murales et débute les sabotages sur son lieu de travail, notamment sur des machines-outils. Paul Monot donne régulièrement un coup de main pour les collectes du Secours Populaire clandestin auprès des sympathisants. Il manifeste également lors des deux grèves patriotiques organisées le 25 octobre et en décembre 1941.

En 1942 la résistance communiste est mieux structurée et enclenche des nombreux attentats et sabotages à Brest. Le 26 mars 1942, il participe au sabotage collectif des sous-stations électriques de l’arsenal. Pour sa part, Paul Monot fait équipe avec Albert Rolland et Joseph Ropars pour pulvériser le transformateur de la sous-station n°13. Il participe également au sabotage de la sous-station de Maistrance avec Louis Departout et un autre résistant dont l’identité est inconnue.

Paul Monot bascule fin avril, début mai 1942, dans les Francs-Tireurs et Partisans (F.T.P) à Brest. Le 14 juillet 1942, il participe aux sabotages, dont aucun détail n’est connu, ayant pour but de marquer la fête Nationale. Paul Monot aurait contribué à la fabrication de bombes artisanales, qu’il stocke à son domicile. Début septembre 1942, le groupe de F.T.P d’Albert Rannou, dont fait partie Paul Monot, tente de faire exploser le local du 17 rue Jean-Jaurès surnommé la Maison d’Hitler mais le système de mise à feu de l’explosif est défaillant. Aux côtés de Lucien Argouarc’h, il aurait participé à l’attentat contre le Gasthaus de la rue Jean-Jaurès, dans la nuit du 19 au 20 septembre 1942. Selon Eugène Kerbaul, Paul Monot aurait en plus de ses activités brestoises, effectué des séjours dans le Morbihan pour la Résistance.

Le jeudi 1er octobre 1942, Paul Monot est arrêté à Brest par la police française. Interné dans un premier temps au château de Brest, lieu de détention des prisonniers communistes, il est ensuite transféré à Rennes en janvier 1943. Lors de sa détention par les autorités françaises, il aurait subi des tortures, notamment durant les interrogatoires. En juillet 1943, il est transféré à la prison de Fresnes en prévision de son procès par les troupes d’occupation. Il est jugé et condamné à mort le 28 août 1943 par le tribunal allemand du Gross Paris, 11 rue Boissy-d’Anglas à Paris. Son recours en grâce rejeté, Paul Monot est fusillé à la forteresse du Mont-Valérien, le 17 septembre 1943, aux côtés de 18 autres résistants communistes brestois. Leurs dépouilles sont transférées le jour même pour inhumation au cimetière d’Ivry-sur-Seine. En 1947, la dépouille de Paul Monot est rapatriée à Brest.

Le 28 octobre 1943, un service solennel a lieu en sa mémoire en l’église de Saint-Martin à Brest. À titre posthume il est homologué comme soldat de 1ère classe et obtient la mention Mort pour la France en 1946. Deux ans plus tard, suite à la révision de son dossier, il est homologué au grade fictif de Caporal à titre posthume. Il est cité à l’ordre de la Division et reçoit la Croix de Guerre 1939-1945.

Pour lui rendre hommage, une plaque commémorative est apposée sur l’immeuble où il vécut à l’occasion de son 101ème anniversaire, le 1er juin 2022. Par décret du Président de la République en date du 7 décembre 2023 (J.O décorations, médailles et récompenses du 29 janvier 2024), la médaille de la Résistance française est décernée, à titre posthume, à Paul Monot et Charles Vuillemin.