Alexandre Yves Hervé Marie Arzel est pupille de la nation. En 1935 il réussit le concours des apprentis de l’arsenal de Brest. A l’issue de sa formation, il y est embauché comme charpentier-tôlier. C’est en bicyclette, de Lanrivoaré à Brest, qu’il rejoint son travail tous les jours.
Il est Mobilisé le 17 juin 1940 à Brest, au 2ème Dépôt des Équipages de la Flotte. Devant l’avance allemande, il quitte Brest le lendemain par voie maritime lors de l’évacuation de la flotte par la Marine Nationale. Parvenu au Maroc, il est finalement rapatrié en octobre 1940 sur Toulon pour y être démobilisé. De par son âge, il est requis pour les Chantiers de la Jeunesse française (C.J.F). Alexandre Arzel y fait un court séjour dans celui de Gap, jusqu’en février 1941. Libéré par anticipation de par son emploi, il revient à Brest et retrouve l’arsenal. En octobre 1942, il fait partie du contingent d’ouvriers requis pour partir travailler en Allemagne. Jusqu’en avril 1944, il est employé à Hambourg avant de s’évader et rejoindre la France. Il parvient à regagner Brest et se faire embaucher à nouveau à l’arsenal.
Avec l’avance des troupes américaines vers Brest et la déclaration de l’état de siège, l’arsenal ferme et se vide de ses travailleurs. Alexandre Arzel reste alors à Lanrivoaré auprès de ses amis Hervé et Joseph Bizien, ses futurs beaux-frères et François Quéméneur.
Vers la fin août 1944, le petit groupe de Lanrivoaréens se greffe à la 29ème Division d’Infanterie U.S. Ils sont pris comme guides par le Capitaine Melancon, commandant le 2ème Bataillon du 175ème Régiment d’Infanterie. Avec cette unité, ils traversent Bodonou, Plouzané et la Trinité.
Témoignage du soldat américain John Montrose en 1999 :
Au début de la campagne de Brest, nous avons été rejoints par 4 F.F.I. Ces hommes étaient extrêmement précieux pour nous fournir des renseignements sur le terrain, les forces ennemies, nous aidant à interroger les civils français et toutes sortes de choses. Au début, ils passaient leur temps avec des unités variées du bataillon, puis trois d’entre eux finirent par rester tout le temps avec nous au P.C avancé. Je ne sais pas ce qu’il est advenu du quatrième homme (ndr Alexandre Arzel, blessé le 13/09/44).
Melancon parlant couramment le français était très intéressé des renseignements qu’ils pouvaient lui fournir. Probablement, en accord avec la Convention de Genève, ces hommes n’étaient pas armés et n’ont pas participé aux combats. Ils ne portaient pas d’unfirome en tant que tel. Ils portaient un mélange de tenues militaires françaises, d’équipements U.S et de vêtements civils. Chaque homme portait un brassard avec les lettres F.F.I écrites en grand.
Le 13 septembre 1944, il est blessé par un éclat d’obus à la poitrine. Évacué de la ligne de front, il est soigné à l’hôpital de campagne américain à Brignogan. Il reste en convalescence à l’hôpital de Lesneven jusqu’en octobre 1944.
Bien que son action et celle de ses (futurs) beaux frères relèvent de l’initiative personnelle, Alexandre Arzel est considéré comme membre des Forces Françaises de l’Intérieur (F.F.I) pour sa participation à la Libération. Ne pouvant être isolé administrativement, il est rattaché de manière cantonale à la Compagnie F.F.I de Saint-Renan. Il reçoit pour son engagement et sa blessure, la Croix de Guerre 1939-1945, avec étoile d’argent.
Après guerre, il épouse Hélène Bizien et reprend son emploi à l’arsenal de Brest.